GHINZU – BLOW

GHINZU / BLOW

DRAGOON RECORDS / 2004

Au collège, je commençais doucement à me lasser des Offspring, Sum 41 et autres punks à roulettes. J’avais besoin de choses neuves, qu’on me guide et sans crier gare je trouvais mon sensei.

C’était une lycéenne, elle faisait du basket dans le même club que moi et portait une veste en jean noire recouverte de patchs de groupes zarbi. Un jour, elle décide de me prendre sous son aile et de me donner cours dans cette belle école du Rock’n’roll !

Très vite un courant m’intrigue… Les mecs sont cool, les mélodies parfaites, la bière est bonne, les belges contrôlent le monde !
Et oui, 10 avant la déferlante du rap belge, nos cousins francophones devenaient les rois de la pop rock’n’roll et du rock tubesque. Girls In Hawaii, Hollywood Porn Stars, Deus, Sharko… et Ghinzu !

On est en 2004, bien avant de les voir au Printemps de Bourges pour leur album Mirror Mirror ou de ronger leur premier album Electronic Jaccuzi, c’est l’heure de l’ouragan belge.

Blow, ouverture éponyme d’un album fou, nerveux, aérien, tubesque et noise.

Addiction directe à ces morceaux progressifs, tantôt fragiles et cotonneux, tantôt massifs et explosifs… je finis par chourrer le disque dans une bibliothèque municipale dont je tairais le nom.
Je suis pas très fier de la chose mais j’ai 15 ans, je bois de la bière et quand jserai grand je veux être John Stargasm !

Le truc qui te quitte plus, les 12 morceaux blindent la bébé mémoire de mon mp3, et s’adaptent à plein de moments importants de ma vie, des premières clopes au premier rencard, des teufs entre potes aux longs trajets en bus… Ce genre de B.O.

On classe souvent Ghinzu dans les groupes à teuf, il faut dire que leurs concerts sont quand même de belles machines à remuer et que ça se vit très bien avec quelques pintes belges dans le corps ! Mais perso je n’ai jamais vécu cet album comme ça, il me fait l’effet de certains disques de post-rock, massif, parfois violent mais très introspectif, à écouter fort au casque allongé les yeux fermés.

Alors oui bon parfois c’est juste le gros bordel et ça te donne envie de danser en slip !
Depuis mon amour pour la Belgique n’a cessé de grandir et m’a voulu de belles cuites dans les rues de Bruxelles !

En attendant la prochaine fois, je me replonge avec une certaine saudade dans mes souvenirs de gars en costard, faussement branleurs et drôlement crooners.

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