VIRGIN SUICIDES – Soundtrack

Et si cette semaine, je ne vous parlais pas d’un groupe (enfin presque), mais plutôt d’un film ? Bon, je ne parlerais pas cadrage, jeu d’acteurs ou scénario, on reste bien sûr dans la musique avec une bande originale, celle du premier long métrage de Sofia Coppola : Virgin Suicides .

Sorti sur les écrans français en septembre 2000, adapté du roman du même nom, mettant en scène le drame de cinq jeunes filles, cinq sÅ“urs, aussi belles que mystérieuses, le film est devenu culte pour toute une génération. Une déclaration d’amour à l’adolescence, sa complexité et ses premières fois.

Dans le Détroit des années 70’s, Coppola filme le trouble adolescent, le poids de la famille, l’incommunicabilité entre garçons et filles, mais aussi une esthétique du vide, du silence et de l’ennuie. Le spleen adolescent déjà à son apogée !

Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin, du groupe français AIR, sont déjà des stars lorsque Sofia Coppola fait appel à eux pour la musique de son film. En effet, leur 1er album Moon Safari, fut particulièrement remarqué (voir le Lundispensable sur ce disque chroniqué par Nivek). Le duo composera une partie de la bande originale du film, ce qui deviendra leur 2e album, tout simplement appelé « Virgin Suicides », avec le magnifique single Playground Love, avec la voix de Thomas Mars (de Phoenix), une chanson qui bercera des milliers d’amoureux au début des années 2000. Des titres phares comme Clouds Up, Dark Messages et Highschool Lover permettent à la réalisatrice de transposer en musique l’atmosphère onirique et envoûtante de son histoire.

Inspirés par Michel Colombier, Morricone, François de Roubaix et d’autres maîtres dont ils ne maquillent nullement l’influence, AIR a réussi à bâtir un score véritable, loin de la banale succession d’instrumentaux. Ils parviennent ainsi à décliner sans délayer, à créer une arborescence qui possède sa propre mécanique interne et échappe assez vite au film lui-même pour devenir entité – dénominateur commun des grandes BO.

Mais il n’y a pas que AIR à féliciter pour la musique du film ! Si Virgin Suicides laisse une telle impression, c’est en grande partie grâce à sa bande originale, indispensable soulignage de la mélancolie ambiante et contrepoint quasi céleste de tous les tubes des 70’s qu’on y entend par ailleurs. Car effectivement, on aurait tort de donner tous les lauriers à AIR pour la musique du film. Ce dernier est parsemé de chansons des années 70 montrant l’importance de la musique dans le cinéma de Sofia Coppola. Avec du SLOAN, HEARTS, THE HOLLIES et même un titre des BEE GEES.

Une de mes scènes préférées : celle où garçon et filles communiquent par chanson interposés au téléphone. La scène juste en dessous avec comme titres : Hello It’s me de Todd Rundgren / Alone Again (Naturally) de Gilbert O’Sullivan / Run to Me des Bee Gees / So Far Away
de Carole King

Début de la scène à 0:55.

Bon, je résume : 1- la musique de AIR est splendide, 2- les titres 70’s sont magiques et 3- ensemble ils forment une BO incroyablement dense. Et contrairement à d’autres de films, une fois privé des images, la musique tient la distance et révèle les thèmes de l’histoire qui gagnent à être écouté sans les dialogues ou le montage des images.

Allez, on se quitte avec un de mes morceaux préféré, celui de l’arrivée à l’écran de Josh Hartnette alias Trip Fountain, le gosse beau du bahut. Et c’est sur le titre Magic Man de Heart.

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