THE BEACH BOYS – Pet sounds

Les Beach boys ne savaient pas surfer. Les Beach boys étaient des frangins dodus augmentés d’un cousin et d’un voisin. Des garçons bien élevés qui savaient chanter des contrepoints comme des enfants de chÅ“ur. Managés par leur père, ils deviendraient l’une des familles les plus redoutables du marketing de la musique des années 60 : pour faire du fric on chante sur les filles, sur l’Amérique et surtout sur les bagnoles. A cette époque, la Californie est cette terre du bout du monde, ce presque paradis écrasé sous le soleil entre le désert et le Pacifique, un El dorado de belles meufs, un infini de possibles. Les Beach boys chantent en harmonie un amour solaire, naïf et évident comme un sweat-shirt propre, et c’est le début du mythe de la West coast. Brian Wilson est une quiche en surf mais il est fan de Phil Spector. Petit-à-petit, il va se renfermer dans sa tête, abandonner ses frangins et les laisser partir en tournée sans lui. Noël 1965, Rubber soul, le 6e album des Beatles arrive sur le marché américain. Le sang de Brian ne fait qu’un tour et il annonce à sa femme Marylin qu’il veut composer le meilleur album de tous les temps. Il se met alors au travail et les autres ne captent plus rien. Fini les chansons sur les filles et les bagnoles, Brian a la vision d’un démiurge et veut créer un album qui forme un tout, avec un début et une fin, des plis, des creux, de la poésie. Il fait quand même une petite place à Mike Love sur Wouldn’t it be nice et à Al Jardine – qui a l’idée de reprendre Sloop John B. Le reste, c’est lui, son cerveau malade et son génie. Il va se rendre taré à composer cet album qui ne marchera pas mais qui deviendra l’un des plus grands albums de tous les temps, un album au titre prosaïque mais qui touche au céleste : Pet sounds.

IAM – « L’École Du Micro D’Argent »

Imaginez-vous avec une bande de potes dans une station de ski dans les Pyrénées. On en est en plein mois de décembre et vous avez loué un chalet immense. Seul problème pas un flocon de neige à l’horizon… Vous commencez donc à jouez aux échecs, à boire du rosé et à jouer à des jeux vidéo 16 voire 32 bits car vous êtes en 1995.

Le soir du 31 décembre comme pour narguer la météo qui ne vous a toujours pas été favorable vous décidez d’acheter des sarbacanes géantes pour vous adonner à une bataille épique. Comme vous avez passé vos vacances à boire du rosé et à manger des chips avec Titoff vous décidez de monter un clan qui aura pour nom « L’École de la bouteille rose » et qui aura pour destinée de battre l’équipe de « L’École du micro d’argent »

Vous gardez ce nom en tête et quelques mois plus tard vous voila en train de composer votre 3ème album studio qui se vendra à 1 600 000 exemplaires et qui 15 ans plus tard continuera à mettre tout le monde d’accord.

SEPULTURA – Chaos A.D

SEPULTURA « CHAOS A.D » (Roadrunner records – 1993)

5e album du groupe de Thrash – Death Brésilien, SEPULTURA, originaires de Sao Paulo, et surtout album révélant leurs influences Punk et Hardcore, styles musicaux que les membre de Sepultura, Max Cavalera en tête écoutent à donf (Cavalera est fan de DOOM, de DISCHARGE ou encore de GBH). Et album qui marque aussi le virage tribal du groupe, style définitivement gravé dans la pierre avec l’album d’après, ROOTS, enregistré dans une tribu d’Indiens.

Revenons à Chaos AD, album relativement génial, enregistré au Pays de Galles dans un monastère, qui a marqué au fer rouge l’histoire du Thrash Mondial. Cet album a permis, d’une part au groupe de sortir du presque anonymat dans lequel il se trouvait, et d’autre part, a influencé tellement de groupes et de jeunes que tout le monde voulait faire du Chaos AD. Plein de clones se sont formés à cette époque là, le groupe OVERDOSE par exemple qui faisait du Thrash en tapant sur des bidons.

Mais Sepultura était aussi un groupe relativement engagé comme le montre le morceau « Territory » traitant du conflit Israelo-Palestinien ou encore « Refuse/Resist » qui ouvre cet album (avec la fameuse intro où l’on peut entendre les battements de coeurs à l’échographie de Zion, Fils de Max). Mais il y a un revers de la médaille : qui dit succès, dit argent. Qui dit argent, dit drogue. raccourci ultra simple, je vous l’accorde, et pourtant, Max Cavalera connut quelques soucis d’ordre personnel qui seront plus tard les raisons de son départ.

Sans mâcher mes mots, CHAOS AD a changé à jamais la face de la musique extrème, mais paradoxalement, a sonné le glas de Max Cavalera, qui quitta le groupe quelques années après, se disputant même avec son frangin, Igor, le batteur (les 2 hommes iront même jusqu’à ne plus se parler), mais non sans avoir formé entre temps ce projet éphémère génial, NAILBOMB, et le groupe de Thrash tribal SOULFLY avec le batteur des SUBHUMANS. Allez, on écoute Territory, parce que la montée de fin, elle est trop cool !