Le lundispensable d’aujourd’hui est consacré à CAKE, avec leur album Fashion Nugget, sorti en 1996.
Groupe californien, composé d’un chanteur, d’ un trompettiste, d’ un guitariste, d’un batteur et d’un bassiste, Cake est apparu sur la scène musicale en 1994, comme une étoile filante sur la scène rock, puisque le line up de base, celui qui nous a offert la pépite que je vais vous présenter, a explosé par la suite.
Nous sommes en 1996 et Cake sort un des albums les plus précieux, magnifiquement arrangés et cultes de cette décénnie.
Une pochette simple et efficace sur fond jaune avec des cercles formant une vibration et une couronne au milieu : Fashion Nugget, drôle de nom !
On y trouve des titres pop rock puissants, accompagnés par la trompette… ou encore des ballades country. Non en fait, la trompette n’accompagne rien, elle est l’élément majeur de leur ligne directrice, elle donne le ton, elle donne le son Cake.
La plupart des chansons évoquant les voitures, ce n’est pas pour rien que l’on ressent cette envie d’évasion à l’écoute.
J’ai justement découvert cet album lors d’un trajet en train. En écoutant une cassette enregistrée par mon oncle, à l’aide de mon walkman (sur l’autre face, il y avait « Wish You Were Here », de Pink Floyd, une autre découverte magistrale de mon existence) mais bref, restons focus sur Cake.
L’album s’ouvre sur « Frank Sinatra » et on comprend tout de suite dans quel univers on veut nous embarquer : on est dans un film d’aventure, classe et vintage, mis en valeur par des refrains aux riffs amplifiés par les jeux de trompettes.
Cette chanson apparaît dans un épisode de Daria, « Daria », qui est d’ailleurs est le 5ème titre de Fashion Nugget (mais ça n’a pas de lien avec la série, puisqu’elle a été crée un an après !).
Et puis, vient juste après « The Distance », ce tube rock, qui résume à lui seul l’énergie, l’atmosphère et le style du groupe.
Le groupe ne manque pas d’humour et use de satire dans ses textes, comme dans la chanson : «Italian leather sofa », qui dénonce les femmes vénales : « Elle se moque de savoir si c’est un homme bien ou pas, il a une montre en or, elle a une robe en soie et des seins généreux qui rebondissent sur son canapé en cuir italien. »
Avec Cake, même les ballades sont énergiques et profondes, la preuve avec « Friend is a four letter word ». Ils ne sombrent jamais dans la facilité et tous les titres, bien qu’ils baignent dans le même style, sont uniques et mélodiques.
D’ailleurs la country, le rap ou le funk se mélangent parfaitement à leur univers.
L’album comporte 3 reprises :
Celle, blues rock de « I will survive », qui est devenue un hymne en 98, décidément, une période glorieuse pour Gloria (Gaynor).
Outre cette reprise incroyable, une autre reprise se distingue complètement, « Quizas » qui devient « Perhaps, perhaps, perhaps », elle aussi en version blues rock, avec des touches de tango, absolument réussie : des génies des reprises !
Il y a parmi ces 14 titres, un qui m’a marqué plus que les autres. Qui est resté en moi, et plus tard, qui a figuré sur mon mp3. Il ne m’a jamais quitté : « It’s coming down », un des morceaux les plus sombres de Fashion Nugget, sur lequel on ressent toute la mélancolie, la musique correspondant parfaitement aux paroles. Une histoire de rupture en somme…
Voilà, Fashion Nugget, c’est ce genre d’album que l’on peut écouter en boucle sans se lasser. Une musique de route, de voyage et de road trip, qui accompagne votre adolescence, sans devenir une obsession, mais en étant là, dans un coin de sa tête.
Un album où on aime toutes les chansons, on se souvient de leur ordre de passage, des riffs, des paroles et de la pochette.
On aime TOUTES les chansons, car elles nous touchent toutes de manières différentes, par leur énergie, leur mélodie, leur originalité ou leur sensibilité.
Cake et leur album ont marqué ma vie, jusqu’à aujourd’hui.
Ariel Pink voit la vie en rose … ou la mort façon effet analogique sous LCD dans cet album dédicacé à Bobby Jameson. Cette couleur, c’était aussi le choix de Pom Pom.
La bassiste étonne encore une fois avec des formes assez rétro dans sa musique, une façon très pépouze d’écrire et tout cela dans l’immortalité. En clair, entre la vie et la mort, il y a pas de différence. Toujours aussi singulier mais moins barré, il tient la barre très haute quand il fait de la Pop-Psyché avec une accroche tubesque dans le titre de l’album (de quoi faire la fête chez les morts). Le temps s’est arrêté dans la technique de production de l’album, globalement assez vintage, mais qui s’appareille loin à du maniérisme. Il s’approprie plutôt la Pop sous effet psychotrope et le Glam comme si son enterrement était la petit boutique des horreurs.
Le bloc de son en mono est comme un magma sonore (Time To Live) tandis que Another Weekend scintille par une production aquatique, genre de Slow-Pop exotique et fascinante. La balade de Do Yourself A favor est sublime mais surtout deux morceaux sort complètment du lot et fait qu’Ariel Pink est un artiste complet : La Funk de Acting avec Dam-Funk, jouant le délire d’une voix légèrement sous Vocoder, de style 80’s à la Maze et Death Patrol, clin d’oeil à Bobby Jameson, qui a fait surface sur Internet en 2007 après 35 années perdues dans l’absence et dans l’écriture de son auto-biographie.
En attendant la sortie du Ash Ra Temple Experience, moment fantasque du groupe culte du Krautrock 70’s crée par Manuel Göttsching et où Ariel Pink posera sa voix, sa basse et ses effets, ce Dedicated To Bobby Jameson est une perle rare et sans âge.
Chaque mardi de 18h15 à 19h, retrouvez l’émission dédiée à la scène locale d’Indre-et-Loire sur Radio Béton (93.6) en partenariat avec la Fraca-Ma et le label Un je-ne-sais-quoi.
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Ce mardi 6 septembre 2017 en direct du Shanti Shanti, le Quart d’heure recevait le groupe Grauss Boutique, pour la sortie de son premier album enregistré à Brooklyn (États-Unis), et coproduit par les labels DirtyB, WDP Productions, À Tant Rêver Du Roi et Chanmax Records.