Ennio Morricone – Un Uomo Da Rispettare

Quand on parle de Ennio Morricone, difficile de faire un choix dans la discographie très large du musicien. De la période Western en passant par le Giallo, Il y a deux façons de découvrir l’auteur : soit par les évidences simplissimes mais épiques des films de Sergio Leone, soit par les expérimentations fascinantes des films d’exploitation italiens des 70’s.Pour ce point là, longtemps difficile à trouver en physique à un prix correct, on remercie Dagored Records pour rééditer quelques moments de bravoure du sieur Morricone (Le Foto Poibite Di Una Signora Per Bene ; Una Lucertola Con La Pelle Di Donna ; Veruschka ; Il Diavolo Nel Cervello).

Le choix n’a pas été si simple, mais dans ma collection, j’ai cherché la musique à la fois la plus pure et la plus fluide de l’auteur. Dans cela, Il était une fois en Amérique est placé dans ma liste. Mais il y a aussi une BO plutôt rare, et qui n’a jamais eu une diffusion correcte par rapport à sa qualité irréprochable. Cette BO, c’est celle de Un Uomo Da Rispettare (Un Homme à respecter), film de Michele Lupo, qui en 1972, invite dans son polar Kirk Douglas et la grande femme du cinéma Bis, Florinda Bolkan. Une production Italo-Allemande que j’ai toujours pas vu, mais qui est disponible dans une version salement VHS et en VOst sur Youtube. Découvert un week-end dans l’émission Nova Fait Son Cinéma de Nicolas Saada, le thème principal est tendu et sur le fil. Plus expérimental que Lalo Schiffrin, Ennio Morricone rend le climat poisseux en étirant sa durée, tout en jouant avec la batterie, en tension maximale elle aussi. L’angoisse s’installe avec le piano, la trompette part en sucette, la ligne s’installe ensuite vers une nonchalance à la Miles Davis jusqu’au milieu du morceau, où la guitare électrisante fait lancer tous les éléments du début, pour un final sublime et apocalyptique. En terme de climax, c’est tout bonnement démentiel. Le thème principal est découpé dans la BO selon les séquences du film. Nous sommes loin de la Pop vocalisée d’Edda Dell’Orso. La délicatesse des moments romantiques sont aussi dans cette BO avec le morceau A Florinda, tout simplement dédicacé à Florinda Bolkan, preuve en est que le fantasme d’un auteur s’alimente aussi en musique (et l’était déjà avec Le Venin De La Peur).

La loi du marché (celui des OST reste malgré tout une niche) fait que cette BO est très difficile à trouver. En tout cas, si vous voulez éviter la mafia Discogs, je vous souhaite simplement de gagner au loto. Dans tous les cas, c’est assez frustrant, mais c’est aussi ça le Lundispensable, faire découvrir une pièce rare dans sa collection, en étant honnête et non snob. Du coup, je vous partage la BO en entier ici, et le film.

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