GREEN DAY – Dookie

Au début des années 90, au sommet de la vague grunge couronnée par le décès de son ange déchu Kurt Cobain, des kids de East Bay en baggy s’apprêtent à faire du punk rock, ce genre ridicule et démodé, mal joué, un style de vie, l’esthétique cool des années 90. Les personnages s’appellent MTV, Rob Cavallo et Green Day.

Depuis la fin des années 80, Billie Joe Armstrong, Tré cool et Mike Dirnt font du vélo, du skate board et du punk rock, à 3, dans la région orientale de la baie de San Francisco, bassin fertile en groupes du même genre depuis la fin des années 70, à croire que l’océan, le soleil et les centaines de kilomètres de banlieues résidentielles formaient le terreau idéal.
A des milliers de kilomètres de là, je mangeais des Chocapic en regardant les Moomins et je ne savais pas qui était Kurt Cobain. Mais il fallut bien qu’un jour, je quitte ma cambrousse pour aller au lycée.

C’était le début des compiles punk rawk et Punkorama, je me faisais des baggy avec les pantalons de jardin de mon père, on voulait la coupe de Natalie Imbruglia et le maquillage de la chanteuse de Garbage. J’avais des Puma Suede avec les gros lacets, j’apprenais qu’une dem’ coûtait 50 francs et qu’après Quizàs on met toujours le subjonctif. La première semaine de seconde, j’ai rencontré ma meilleure copine qui m’a prêté le disque qu’elle avait eu en cadeau. GREEN DAY, Dookie. Une oreille de walkman chacune, épaule contre épaule, on se rejoint à la gare routière, viens on va pas en maths.

« I’m not growing up, I’m just burning out »

Et puis surtout le premier amour, les premières heures de colle, mon père qui vient me chercher en 205 par la peau du cou parce que j’ai découché, kilomètres d’heures de sport séchées, mon père qui me demande 47 fois de suite « t’as fumé ? T’as bu ? C’est qui lui ? », les rendez-vous du mercredi après midi en scred, entre Patapain et le jardin des Prés fichaux.

On jouait de la guitare avec 2 doigts et la simplicité de cette musique nous parlait, on buvait des 33 export et on rentrait manger chez mamie. On volait du maquillage et on jouait à Aladin sur Super Nintendo. Je jouais de la basse dans mon garage et mon activité essentielle consistait quand même à m’ennuyer et à écouter les mêmes chansons en boucle.

Quand venait l’été, dans ma chambre, on ouvrait les fenêtres sur le soleil de l’après-midi et la voix de Billie Joe couvrait presque le bruit de la tondeuse du voisin. J’étais amoureuse pour la première fois, j’avais 15 ans, une guitare et un A cerclé sur ma trousse.

GREEN DAY – Dookie by Beton on Mixcloud

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