MUSE – Origin Of Symmetry

MUSE – Origin of Symmetry

2001 – Mushroom Records

Je me souviens très précisément la 1ere fois où j’ai entendu parler de Muse. Ou plutôt, où j’ai vu le nom de Muse. J’étais au self de la cantine du lycée, en train de manger mes nouilles noyées dans 6 litres de beurre suintant, quand un des beaux gosses du lycée est passé avec son sac East Pack à côté de moi. Sur son sac était affiché fièrement sa discographie du moment : un écusson de Slipknot, les initiale de System of A Down, un A de Anarchie soigneusement cousu à la main. Et rajouté au blanco, « Muse ». Bien sûr, moi avec mes boutons plein la gueule et mon look insignifiant, tout ce que pouvait bien faire cette tranche de jeune déjà si affirmé dans leur style (je veux dire, il avait la classe avec son sweet à capuche Les Betteraves, son jean baggy attaché audacieusement sur le haut des cuisses, et ses Vans si larges qu’il aurait était impossible de le faire chavirer même en se jetant à quatre dessus), bref, tout ce qu’il écoutait, ça m’intéressait. Quoique sur le coup, le mot « Muse » m’a plutôt inspiré les imageries d’un groupe comme Evanescence, aussi très à la mode à cette époque.

J’ai donc mis un peu de temps après cette première rencontre visuelle, pour y mettre de la musique. Et quelle ne fût pas ma surprise quand je découvris que, Muse finalement, n’avait rien à voir avec Slipknot ou Evanescence. Enfin, un peu quand même, si on s’attarde sur le côté bien épique du groupe, penchant rock/pop pour Muse, ainsi que sur quelques riffs tendance rock bien lourd voir métal (L’intro de Citizen Erased par exemple).

Et puis, le thème de l’album colle bien avec l’écusson A Anarchie du bellâtre puisque ça parle principalement d’une crainte du contrôle et de l’écrasement de l’individu par la technologie de surveillance. No pasaran quoi. Bref, outre toute cette imagerie qui ferait tourner de la tête n’importe quel adolescent en mal d’identification originale, c’est musicalement que Muse réussi un beau tour de force sur cet album qui est le deuxième du groupe anglais. Déjà, même si ça s’est moins senti ces dernières années, Mathew Bellami, le leader est chanteur du groupe, est un petit génie de la musique, au talent incontestable. Réussir à allier musique classique (l’intro de New Born est une reprise de Philip Glass), et une basse ultra présente qui, contrairement à beaucoup de productions rock du moment, est déphasée par rapport à la guitare ou le piano, qui sont censés mener la mélodie. En effet, Christopher Wolstenholme (le bassiste) utilise de la distorsion et d’autres effets sur sa basse pour lui donner plus de présence, de lourdeur, permettant à la guitare de s’écarter de l’air principal et de jouer des notes plus élevées.

En toute honnêteté, si la patine de la nostalgie ne s’applique pas pour vous sur cet album, je ne suis pas certain que son écoute vous fasse aujourd’hui tant vibrer que cela. C’était un album réellement ancré dans son air du temps, mais par conséquent loin d’être intemporelle. Toutefois, je ne me lasserais probablement jamais, de temps à autre, de me relancer l’un des nombreux tubes de cet album dans les oreilles, pour redevenir un jeune rebelle le temps d’un morceau.

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