RAMMSTEIN – Mütter

Rammstein – Mütter

2001 – Universal music

La première année de lycée, ça vous chamboule un ado bien comme il se doit. D’autant plus quand on a une B.O. parfaite pour ça dans les oreilles ! La première année de lycée, c’est lyrique. Les hormones en ébullitions, on a la tête qui tourne de se retrouver dans la cour des grands avec son lot d’inconnu troublant à découvrir. On est un peu comme Aragorn qui s’apprête à entrer dans la montagne Blanche pour aller combattre l’armée des morts. L’excitation se mêle à la peur, et toute la destinée de notre vie future se joue à cet instant précis.

C’est bon ? Vous y êtes ? Alors attachez votre ceinture, c’est tout ce que suggère le troisième album des allemands de Rammstein, Mutter, sorti en 2001. Musique !

L’analogie du guerrier n’est pas si innocente. Dès le deuxième titre, on entend des bottes de militaires marteler le sol, avant qu’un riff de guitare lourd et agressif vienne agrémenter la rythmique ultra binaire de Links 234. La langue allemande, alliée à ce bruit de botte qui n’est pas sans rappeler de sombres heures de l’histoire du pays, s’ajoutant en plus à leur esthétique métal et leur look peu engageant, a participé à ce doute qui a mis longtemps à être levé : je ne serai pas en train d’écouter un groupe néo-nazi, par hasard ?

L’enquête fût longue pour rétablir la vérité. Il faut dire qu’à l’époque mon internet était en 56K, les connexions étaient lentes et on ne trouvait pas encore si facilement tout un tas d’information sur la toile. Le groupe explique en effet que ce côté marche militaire, c’est en fait leur influence enfantine (comme c’est mignon). Ils sont tous nés en Allemagne de l’Est et, à l’époque, c’est la seule musique qu’ils avaient le droit d’écouter légalement. Sous le manteau, c’était plutôt des disques de Deep Purple, Black Sabbath, Alice Cooper qu’ils s’échangeaient. Rien de Nazi dans leur langue donc, que trop peu de gens ne comprenne au final. Tous les Allemands vous le diront ! Et puis, un groupe ne peut pas être si horrible quand ils écrivent un titre sur leur maman, non ?

Cet album assez court (moins de quarante minutes), je l’ai plus que rongé. Si je n’écoute plus du tout Rammstein aujourd’hui, je me suis rendu compte en me replongeant dans ce disque pour écrire cette chronique, qu’il résonnait encore en moi comme si il n’avait jamais quitté mon gigantesque baladeur CD. Jamais vu en live, il paraît que leurs shows sont à la mesure de leur légende.

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