THE VACCINES

Pour une fois qu’un buzz est justifié : hourrah ! What did you expect from the Vaccines ? est sorti en digital le mois dernier.

En deux semaines, ce groupe jusque-là inconnu (ils se sont formés l’année dernière et ont sorti un premier single en novembre) se sont propulsés en tête des charts, on les entend partout, on les attend impatiemment sur tous les festivals de l’été.

Mais valent-ils réellement le détour? Oh oui.

The Vaccines sont quatre, ils viennent de Londres et comptent parmi eux le frère d’un membre des Horrors , ils ont donc jusque-là tout bon pour rentrer dans la hype.

Reste que même dans le petit monde de l’indie britannique, la barre est haute. Or, les Vaccines réussissent haut-la-main ce que personne n’avait réussi à faire depuis plusieurs années : composer un classique, un album simple, évident et excellent, avec, cerise sur le gâteau, un énorme tube (Post break-up sex).

Leurs influences sont parfaitement attendues mais du meilleur goût: « ’50s rock ‘n’ roll, ’60s garage and girl groups, ’70s punk, ’80s American hardcore, C86 and good pop music » et selon celles-ci ils composent donc un album dansant, excitant, triste, en trois accords, avec une paire de chansons d’amour poignantes, un tube dance floor d’1’24 débile, le tout capable de plaire au plus grand nombre.

Le NME y voit l’équivalent anglais du Is this it ? des Strokes et la comparaison est méritée, le succès critique concordant parfaitement avec la réception du public. On reconnait du Jesus & Mary Chain période Darklands dans ces pop songs simples et floues, ce chant de baryton sur des guitares cinglantes et un goût assez prononcé pour la reverb.

Il y a du Ramones dans la simplicité et le romantisme naïf parfaitement assumé, il y a du Smiths dans la façon de chanter les banalités que sont l’amour et le sexe, un sens de la formule amère à la Morrissey, le regard ahuri et le verbe lucide.

Le groupe en lui-même n’a rien d’interessant, ce sont des mecs normaux qui, comme tous les anglais, font un groupe de rock. Ils ne sont ni beaux ni moches, ont une vie normale, ressemblent à n’importe quel autre groupe de rock anglais.

Après tout ce qui nous a été donné d’écouter depuis pas mal de temps, cet album sonnerait presque comme un plaisir coupable, à croire qu’il serait inacceptable de vraiment aimer un album simple d’indie rock.

Et bien laissez-vous aller et que crèvent les cyniques, on tombe amoureux des Vaccines comme on tombe amoureux en vrai, en se laissant porter. C’est aussi con.

PNEU « Highway to Health »

Le nouvel album de PNEU va faire crisser ta platine. Comme indiqué dans le titre, le duo tourangeau gonflé à bloc nous ouvre les portes de « l’autoroute de la santé » avec ce 2e album (qui fait suite à Pince Monseigneur).

Autant dire que tu n’as qu’à allumer le moteur et passer directement en 5e, voire 6e, avant d’avaler d’une traite ces 9 titres déjantés. À aucun moment tu ne chercheras la sortie durant ces 26 min 48 de bonheur ; éventuellement pour faire demi-tour et recommencer!

« Highway To Health » roule dans les clous du math rock/noïse, comme l’on pouvait s’y attendre. Avec des ribambelles de riffs de guitare et la tornade rythmique qui les caractérisent. Pour autant, Pneu nous réserve son lot de surprises, notamment avec une déviation de trajectoire limite zouk sur les morceaux Tropicon ou Batatanana où une odeur de banane et des bulles calypso s’invitent heureusement. Peut-être un souvenir de « La Colonie de Vacances » ou une réminiscence de « Papaye » ?

Autre belle surprise : une voix s’est frayée un passage entre les increvables guitare et batterie. Sur Knife fight, Eugène S. Robinson (Oxbow) embraye dès les premières mesures un chant aigu, frénétique, déchaîné.

Et pour la première fois, les deux compères se sont offert une vrai session studio à Salem avec l’excellent producteur Kurt Ballou (Converge). Ce qui ne fait qu’ajouter à cette traversée brutale, excitante et rocambolesque de cette satanée « autoroute ».

Vous êtes donc cordialement invités à passer au péage : l’album de Pneu est disponible sur le label Head Record depuis le 29 mars 2011.

THE SHOES : CRACK MY BONES

Tu chausses du combien? Don’t Panic, cette paire est terriblement additive une fois enfilée.

L’aventure des Shoes débute en 2001 du côté de Reims. Une ville « In The Place » que l’on déclarerait presque « monument culturel contemporain » depuis qu’y sont arrivés Brodinski, Yuksek, les Bewitched Hands … D’ailleurs, ca n’est pas par hasard que l’on retrouve Anthonin Ternant (du dernier groupe cité) dans ce premier album. Après plusieurs EP scintillants comme « Stade de Reims 1978 », c’est direction Londres pour les Shoes qui y prendront la température avant de lâcher une matière squelettique à Lexx, l’un des producteurs Anglais en vogue. Ainsi, ce dernier a transfiguré la base même de l’album pour en donner une dimension et un relief unique, techniquement parlant. Il faut dire que les Shoes ont capté quelque chose qui tient du mémorable, forcant l’admiration, et qui sans doute marquera plus qu’une saison.

La science de l’écriture Pop et du roulement « Dancefloor » électronique tient la route sur la longueur de l’opus. On parle ici de roulement ; car ce qui marque aux premiers abords c’est le côté percussif. Beaucoup de Drum et de Tom, comme par exemple sur Cover Your Eyes qui débute avec cet esprit catchy comme du Neptunes. Le tout pourtant avec une approche plus Pop, via la voix du chanteur de The Wave Machines. Le plus atmosphérique Wastin’ Time calme le pas avec une mélancolie imposée par les synthés. A l’inverse, Time To Dance est dans l’optique, et ce, sans aucune prétention, de faire bouger comme un gogol like The Go Team. Enfin, l’ancien morceau People Movin’ fait toujours son effet, retro-Breakbeat Pop crée au poil.

Ce qui fascine chez ce groupe, c’est cette simplicité immédiate, mais qui paradoxalement, n’a pas du être si simple à mettre en place. Parfois les morceaux simples sont porteurs des plus belles idées. D’un point de vu global, on assiste la à un véritable remise en question artistique. Les Shoes l’ont bien compris, et empochent le statut du coup de maître de l’année.

Le groupe sera :

Le mercredi 6 avril @ Nouveau Casino – Paris

Le samedi 9 avril @ Garorock festival – Marmande

Le vendredi 22 avril @ Printemps de Bourges – 22

THE SHOES – Stay the Same by NEUE from NEUE on Vimeo.

Et le dernier clip de The Shoes « Cover Your Eyes » … Les règles sont simples et expliquez au début du clip intéractif :

Vous devez vous couvrir les yeux pour entendre le son de The Shoes, autrement vous aurez droit à une vidéo assez « violente » (stressante mais pas sanglante) avec un ours.

http://www.coveryoureyes.fr/

The Shoes: Crack My Bones by Southern Fried Records

THE FINKIELKRAUTS smog (Another Records)

THE FINKIELKRAUTS smog (Another records)

Cette chronique étant très longue, et par souci d’économiser ton temps que je sais précieux, je te propose, si tu es pressé, de passer directement à la fin de cette chronique pour connaître les 4 raisons qui font que cet album est le disque de la semaine (enfin moi, je dis semaine pour pas dire autre chose).

Et puis un truc que j’ai appris avec le temps, c’est que c’est pas avec les disques qu’on aime le plus qu’on fait les meilleures chroniques, donc j’ai essayé de faire moins branlette que GONZAI mais j’ai peur que quand même ça ressemble davantage à un compte rendu de fan qu’à une chronique distanciée et objective… Enfin, bref, fait ce que tu veux, je t’aurais prévenu)

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On en était resté à Distance, premier maxi remarqué et remarquable, sorti de nul part (enfin si, de Tours) en février 2010.

Un Ep qui a tellement squatté les platines de la radio qu’il est resté classé dans notre playlist sans (presque aucune) interruption depuis (un record ?). A tel point et que le label a du nous le remplacer au bout de quelques mois pour cause d’usure ( !!!).

A en juger par les réactions autour de moi (amis auditeurs, inconnus, tout ceux que j’ai réussi à convaincre d’y jeter une oreille) ce n’était pas (seulement) une réaction monomaniaque obsessionnelle de ma part : TOUT le monde (-1) a adoré ce disque ! Les autres se sont probablement tus ou suicidés.

Une telle réaction entraine forcément une attente. Et des craintes. « Et si ce n’était qu’un one shot ? » « Et si il n’y’ avait jamais de 2e disque ? »

Le départ pour 6 mois du chanteur vers le lointain Chili et la dispersion des autres membres aux 4 coins de la France n’était guère rassurant. On n’est sérieux quand on a 20 ans. « Et si ils ne se réunissaient jamais ? Et si l’alchimie ne fonctionnait plus ? »

Reprise des concerts et soulagement : L’alchimie fonctionne toujours et des nouveaux morceaux prennent formes.

C’est là qu’on en arrive à l’enregistrement de ce 2e EP 6 titres, SMOG enregistré en UNE journée à la fin 2010 et enfin posé sur ma table !


Impatience.

Ça faisait longtemps que je n’avais pas attendu un disque avec autant d’impatience ! Un acte d’attente (forcé) et d’excitation qui a disparu avec les leaks et downloads instantanés sur le web.

Un sentiment qui m’a rappelé une autre époque. Et m’a rassuré. L’écoute de 40 disques par semaine depuis tant d’année ne m’a pas blasé, c’est juste que je n’ai pas eu le temps de les désirer ces disques et ces groupes. Bref, je m’égare…

Une mot qui marque ce disque PARTI PRIS. : Celui d’un visuel atypique (et superbe) dans un format qui l’est tout autant (le même que le précédent, carré) mais ce coup ci, disque est pressé) et une A-TT-ITU-DE.

L’ouverture du disque est un lien avec le précédent EP (Distance) puisque le morceau s’intitule…Distance. Une ouverture en forme de faux single new wave poppy ave gimmick guitare, rythmique enlevée et voix posée qui aurait pu s’appeler FEAR AND LOATHING IN FINKIELAND, tant il semble être une manière de boucler la boucle, et jeter au range de souvenir une période de doute, de remise en question, d’éloignement physique. (« Quel avenir » ? « Quelle évolution ? »)

YOUNG WAVE

Une fausse entrée en matière rusée qui permet de pénétrer dans le disque sans se méfier, en se laissant aller a apprécier la « production » (un son toujours rugueux mais plus ample, une basse toujours en avant et sautillante, rien de bling bling, juste ce qu’il faut pour faire ressortir les chansons) et surtout de poser les bases de la suite.

Petit à petit, les guitares et les synthés enveloppent la voix par petites touches tandis que la rythmique trace tout droit tout comme le chant tout en s’intensifiant au fur et à mesure du morceau

Un tube poppy mélancolique comme une manière de boucler une période que le groupe semble désormais considérer comme lointaine. Comme un dernier coup d’oeil vers le passé avant d’avancer résolument vers l’avenir. Pas le temps à perdre, ces gars là avancent vite comme va le prouver la suite..

Le cri ouvrant HAPPY BIRTHDAY MOTORIC semble effectivement annoncer que le disque commence réellement ici, avec la mise en place des éléments qui façonnent désormais le son FINKIELKRAUTS : hypnotique, menaçant, mélancolique et agressif.

Tout ceci se traduit par une rythmique basse/batterie bourrine et faussement dansante ( on dit disco-noise dans ces cas là ?) servant de rampe de lancement à un riff obsédant qui va très vite laisser la place à des nappes réverbérés guitare/synthé (qui fait quoi ? je m’y perds) imperceptible au premier abord mais qui font pourtant font l’essence du morceau.

Qu’ont ils fait pendant un an d’inactivité forcée ? Assimilé 2000 groupes de krautrock, noise, shoegaze, new wave, punk (rajoute des trucs si tu veux…),peaufiné LEUR son et reflechir à leurs priorités.

Résultat ? Tous semblent avoir trouvé leur place, leur rôle : la guitare avance par petites touches discrètes mais impressionnantes (en duo avec le clavier) quand on tend l’oreille tandis que le chant débite des mantras

(……………TELEVISION TELEVISION TELEVISION TELEVISION TELEVISION TELEVISION TELEVISION TELEVISION TELEVISION TELEVISION TELEVISION………),

et le tout crée une tension qui monte tout au long du morceau jusqu’à l’inévitable explosion finale (« We fuck Bob Dylan » ? C’est ce que je comprends en tout cas.Et si c’est pas ça, je trouve ça tellement parfait que je n’admettrais pas que ça soit autre chose. J’aurais aimé pouvoir lire les textes d’ailleurs… Dispo sur le site bientot ?).

La suite est à l’avenant. DID YOU SEE THE BLOOD. Basse et chant obsessionnels, agressivité en avant. Une même formule que le morceau précédent…qui explose avec HATRED SONG qui pose une atmosphère lugubre, lente, comme un post-rock mortuaire.

Vous êtes rentrés dans le disque ?

Vous y êtes piégé maintenant.


DEATH DISCO.

La suite est un lent développement qui bouffe le cerveau en te bloquant dans ton fauteuil. Une technique de dealer. Un début léger suvie d’une lente descente pour t’amener là ou ils veulent, c’est-à-dire à la pièce de résistance du disque, un BORDERLINE de 8 mn ( !!!) avec son riff Krautrock, ses breaks/fausse fin et des atmosphères à la AMANDA WOODWARD période Ultramort (cad euh…dub ?). Fausse fin qui te plante là avant de repartir en tempête noise.

Un morceau qui aurait eu sa place sur les compils VOYAGE de PAN EUROPEAN RCORDING au côté de KOUDLAM et AQUA NEBULLA OSCILLATOR.

Clairement, FINKIELKRAUTS maîtrisent un truc que peu de groupes comprennent : le sens de la dynamique, des nuances et des climats. Une sorte de groove morbide, lancinant avec une tension qui s’installe par petite touche souvent simplifié en « passage calme/passage bourrin sans subtilité.C’est comme le groove, ça s’apprend pas, ç’est là …ou pas.

L’épilogue INCORRECT permet de refaire surface avec un morceau semblant aire écho à la conclusion du début (DISTANCE), un chant faussement pop sur un rythmique plus aggressive, l’explosion finale, la remontée vers la surface avec un refrain à hurler en concert.


Conclusion ?
(il est temps…)

Oublie que tu aimais le skeud précédent ! Les morceaux ont 1000 fois plus d’ampleur, le son, l’artwork, la structuration de la tracklist (intro / HAPPY BIRTHDAY + DID YOU SEE / HATED SONG + BORDERLINE / conclusion, tu peux mettre « repeat all »direct, ca fonctionne, et ça donne conclusio + intro / Happy Birthday + DID YOU SEE etc ) rien a été laissé au hasard et pourtant, tout sonne frais et spontané. (ENREGISTRE EN UNE JOURNEE bordel ! ) tout en se permettant de citer quelques influences au détour d’un riff ou d’un break sans être le copier/coller de personne.

Ca s’appelle avoir son identité et ca devient rare les groupes qui se forment sans vouloir faire « un truc à la… » et c’est bien pour ça que le groupe frappe si fort à des années lumières des suiveurs de la dernière tendance.

Il y’a deux sortes de groupes : ceux qui sont piles dans leur époque et ceux qui la précèdent d’une minute. Une différence infime mais qui fait le tri entre les entreprises vaines et celles vouées à marquer (si tout va bien) les esprits. On est face au trop rare deuxième cas ici.

Rien à ajouter.

NB1 : Note pour ANOTHER RECORDS : Merci de nous livrer directement 3 exemplaires de ce Ep parce qu’on risque de l’user celui-ci encore plus vite que le précedent.

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NOTE SYNTHETIQUE : POURQUOI CE DISQUE EST ALBUM DE LA SEMAINE*

Ils sont le FUTUR. Young Wave !

Ils remercient Gérard Blanchard

Tubes, tubes, tubes, tubes TUBES TUUUUUBES !!!!

Ton (nouveau ?) groupe préféré

Le disque est en ecoute là

Le disque est en vente là

A Tours, tu peux te procurer SMOG au BUCK MULLIGAN (rue du Grand Marché) pour… 5 euros (!!!)

Plus d’infos sur le groupe ici

*(et mon disque de l’année QUOI QU’IL ARRIVE !!!)

GANGPOL & MIT « The 1000 Softcore Tourist People Club » (Ipecac Recordings)

Ovni de la semaine, ce nouvel album du duo bordelais Gangpol und Mit va te ramener plusieurs années en arrière. A l’époque où ton plus grand rêve était de devenir cosmonaute et ton plus grand défi de construire la plus grande tour du monde avec tous tes légos. Et oui, «The 1000 Softcore Tourist People Club» a le goût de l’enfance.

Une recette édulcorée que maîtrise ce duo composé d’un musicien Gangpol (a.k.a. DJ Plaong) et d’un graphiste vidéaste Guillaumit (dit Mit). Le premier s’occupe de la musique qui oscille entre 8 bits et électronica mélodique ; tandis que le second se consacre aux visuels composés de personnages colorés et géométriques qu’il décline en vidéos et VJing sur scène. Mon tout a pour crédo : « Sonic and visual in love » et n’hésite pas à citer Godard pour l’expliquer : « Le rapport entre le texte et l’image, c’est comme la chaise et la table : pour se mettre à table, il faut les deux ».

C’est donc à quatre mains qu’ils poursuivent leur exploration digitalo-déglingo d’une régressivité jouissive. La composition de ces 14 titres épiques, mélodiques et synthétiques est assez magique. Sur certains morceaux, tu peux avoir l’étrange sensation que ta vie n’est en fait qu’une partie de Mario Kart grandeur nature et qu’il faut absolument que tu trouves l’étoile multicolore pour gagner des points de vie bonus.

Donc, petit avertissement à l’écoute de ce 4e album des Gangpol und Mit : attention à l’écoute de «The 1000 Softcore Tourist People Club» en voiture. Au passage, Béton décline toutes responsabilités dans le lâcher éventuel de peaux de bananes dans les rues de Tours.

Petite précision, ces deux hyperactifs et inconditionnels de François de Roubaix et Jean-Jacques Perrey, ne sont pas inconnus sur Radio Béton car ils ont déjà officié en live sur la scène du festival Aucard de Tours 2009 en duo et en double duo avec Carton Park.

Et enfin, comme rien n’arrive jamais par hasard, c’est chez Ipecac le label fondé par Mike Patton (membre de Faith no more entre autres et friand du « bizarre »), qu’ont signé nos deux amis.

L’album «The 1000 Softcore Tourist People Club» sort le 29 mars. L’occasion aussi de découvrir leur DVD, Faits Divers, qui contient 18 clips dont l’excellent Holly Green Jelly.

DEES CHAN « Panique Sur Rapville » (Un Je ne Sais Quoi)

Pff… »le rap c’était mieux avant… dans les années 90 c’était autre chose, y’avait ASSASSIN , La CLIQUA, IAM, NTM, X-Men… c’était autre chose… ».

Voilà ce qu’on entend depuis trop longtemps… Est on condamné à faire le tour des Cash Converter pour se refaire sa discographie rap français d’un prétendu age d’or révolu ? ‘ya t’il plus personne pour venir nous sauver ?

Non ! Un mystérieux MC aux supers pouvoirs sort de l’ombre et fout la panique sur Rapville avec son 1e maxi. Son nom DEES CHAN, activiste depuis de nombreuses années sur la scène locale dans differents crew ou sous un autre mysterieux pseudo (AUTISTE REDDING)

Quels sont ses supers pouvoirs ? Ben il est imbattable en freestyle (il est capable de freestyler sur des objets que le public lui donne …les yeux bandés!), un flow de folie, une capacité à produire des beats de fou, des textes drôles mais non dénués de sens pour autant, il est aussi super fort pour pourrir la concurrence en faisant rire le public. (cf. l'(intro du disque RAPERITIF)

Donc, les années 90, il s’en souvient (Esquive), il en garde une certaine idée du rap (Ce Rap) et de l’éthique qui l’accompagne mais sans pour autant précher. Il se contente de tout exploser sur ce maxi, à base de prods funkys et explosives (del ui ou de G.BONSON, OCTOPUS ou RUBSKI) et de punchlines bien cools à retenir (« t’es tellement claqué que tu serais dépassé y’a deja 10 ans« ).

Et comme tout super-heros, il a son Robin (au platine), le DEE NASTY tourangeau, DJ FAN.

Le rap français va pouvoir relever la tête, la old school retrouver sa dignité,DEES CHAN part au combat. Remarque, il était temps, il devenait un peu feignant (Partisan du Moindre Effort) à force de ne rencontrer aucune concurrence sérieuse !


Sortie du Maxi le 7 mars sur le LABEL UN HJE NE SAIS QUOI !

[
http://www.myspace.com/deeschan-> http://www.myspace.com/deeschan]
www.un-je-ne-sais-quoi.com

KURT VILE  » Smoke Ring For My Halo » (Matador)

Album de la semaine, album de la semaine, qu’ils disaient ! Je vais peut-être mordre la peau de l’ours avant de me tuer les doigts, mais ce 4e album solo de Kurt Vile est beaucoup plus qu’un « album de la semaine ». C’est l’album d’une vie, de chaque instant, de chaque seconde. Telle la BO perpétuelle d’une vie qui défilerait sur une langue de bitume infinie…

Mais avant d’enclencher le moteur et d’avaler les kilomètres en savourant -en boucle- ce « Smoke ring for my halo », revenons à son auteur : Kurt Vile.

Motié du duo The War On Drugs, il fut l’une des bonnes surprises de 2009 avec son 3e album solo « Childish Prodigy », perle folk-rock indie américaine (de Philadelphie précisément)… Deux ans plus tard et après une tournée fleuve avec Sonic Youth, Dinosaur Jr, The National ou encore Deerhunter, revoici le « jeune prodige » au commande d’un 4e opus, enregistré derechef par un pape du son nineties, John Agnello (Sonic Youth, Dinosaur Jr) et à paraître chez Matador, le 8 mars prochain.

« Smoke ring for my halo » est un subtil mélange de folk-rock psychédélique, où armé de sa guitare et accompagné par son backing-band The Violators, Kurt nous envoûte de sa voix « volutée » de fumée, légèrement enrouée. (Pour vous situer, Kurt Vile : ce serait Nick Drake qui aurait mangé Lou Reed, qui aurait mangé Eliott Smith, qui aurait mangé Léonard Cohen, etc …).

Ses morceaux sont logiques, simples et complexes, classiques avant même qu’ils aient heurtés nos oreilles. Kurt Vile a le génie de l’évidence. That’s it !

CHARLES BRADLEY « no time for dreaming » (daptone/differ-ant)

Si la soul c’est la douleur dans la dignité, alors, pas de doute, CHARLES BRADLEY « is full of soul »

Mettre ce disque dans une platine pour la 1e fois est une expérience qui va au delà d’une simple écoute de disque….

On rentre en plein dans la vie de CHARLES BRADLEY, 62 ans,qui, après avoir vu James Brown sur scène quand il était petit, s’est juré de marcher (danser?) sur ses traces…

Hélas, la vie n’est pas toujours si simple et ,de petits boulots en galère, sans oublier les drames de la vie (son frère assassiné pratiquement sous ses yeux), le rêve semblait devoir rester hors de portée malgré les efforts incessants de l’intéresse pour y parvenir.

Une histoire américaine en somme, faite de « hard work » et de persévérance qui, heureusement, comme dans tous les bon biopics, finit bien : le patron de DAPTONE RECORDS l’ayant vu sur scène, lui présente un groupe (the Bullets) spécialisé dans les reprises des METERS &… JAMES BROWN

Avec ce groupe il réalise 2 singles pour DAPTONE avant que les BULLETS splittent….pour se réincarner en BUDOS BAND (mais ceci est une autre histoire…)

Toujours poussé par son label qui lui trouve un nouveau groupe, (le Menahan Street Band.) CHARLES BRADLEY décide d’enregistrer son 1e album en mettant en musique l’histoire de sa vie.

Musicalement, on croirait de la soul circa ’66, usinée par STAX, on croirait entendre JAMES BROWN avant le funk, sans fioritures, juste deux petites fantaisies (l’intru funk TROUBLE IN THE LAND, et l’instru « sunshine bresilien » SINCE OUR LAST GOODBYE« ). Peu de surprises, juste des tubes qui sonnent sincères (et pour cause !) et qui bouleversent !

L’album soul de 2011, l’album inédit de James Brown. .. Une réussite !

A ne pas manquer sur la scène du Confort Moderne de Poitiers le 2 mars prochain !!!

http://thecharlesbradley.com
http://www.daptonerecords.com

LONE : Emerald Fantasy Tracks (Magic Wire)

Bienvenue dans le monde de Matt Cutler, ou le rétro-futurisme 90’s donne une marche en avant dans la musique électroniques des années 00.

Lone est un véritable touche-à-tout qui force le respect sur les aspects qu’il propose depuis son premier album « Everything is Changing Colour ». Et les couleurs musicales peuvent se porter autant vers le bleu, le vert & la couleur d’un coucher du soleil. Cet Anglais joue sur les variations autant marqué par le Hip-hop « fat » & bancal, mais parfaitement enjoué d’un J-Dilla que l’Electronica rêveuse et synthétique de Boards Of Canada (Lemurian). Des exercices de styles qui en forçant l’écoute deviens une chose de véritablement marqué en soit. Un petit tour sur le label Werk Discs a permis d’entendre Lone sur un « Ecstasy & Friends » intéressant, mais parfois répétitif.

En 2010, un nouveau maxi arrive sur son propre label, Magic Wire : Pineapple Crush. Voyage court mais étonnant d’électro ; Rave et Hip-house de Chicago, mais avec des synthés rétro mais jamais putassié. Une personnalité et un son qui reste en accord avec son dernier. Jouissif et paradoxalement innovant de bout en bout, Lone joue la carte de la House très Funky aux vibrations Jazz (Ultramarine) ; Une certaine mélancolie rétro-Detroit (Rissotowne4) ; l’ultra Rave 90’s, avec une furieuse Drum-Machine (Cloud909).

Matt Cutler est en paix avec sa musique sur cet album, et le respect très serein qu’il donne sur la Techno de Detroit ; la House de Chicago et l’Electronica Anglaise des 90’s frôle le sans faute. Un exploit dans le genre !

CHEVEU – 1000

Sortie cette semaine sur Born Bad Records.

Commençons par parler de la pochette. Très différente de la précédente. Loin d’être épurée, elle est réalisée par Chaix, un artiste brut, maniaque et collectionneur d’étiquette de fruits et légumes qu’il utilise pour composer des fresques d’autocollants.

Le son maintenant.
Toujours aussi difficiles à cataloguer.

Entre post punk et rock garage, électro Lo FI et psychédélisme décadent, hip hop et wird punk. Toujours aussi difficile à cataloguer, reconnaissable entre mille mais sous une forme différente de celle que l’on pensait connaître. Pourquoi?
Peut être parce que cet album est un enchaînement de tubes;
Peut être parce qu’on l’attend depuis 3 ans;
Peut être parce qu’il est vraiment dansant;
Sans doute parce qu’il intègre des cordes.

Ce sont en effet 4 titres – enregistrés à Tel Haviv, sous la houlette de Ilan Volkov, un chef d’orchestre Israelien et de sa femme Maya Duniets, aux arrangements – qui permettent de qualifier ce nouvel opus de Cheveu comme de la musique LoFi Symphonique puisqu’il FAUT une étiquette. Mais ne nous y trompons pas, Cheveu, c’est bien plus que ça.
Cheveu en 2011, c’est 1000 et ces 13 titres surréalistes, classieux, dynamiques et vitaminés dont on ne risque pas de se lasser.