[ALBUM OF ZE WEEK] AGAR AGAR – Player Non Player

AGAR AGAR – Player Non Player

Cracki Records – 20/01/2023

————————

Le duo Français aura pris son temps après la sortie de leur 1er album, The Dog & The Future sorti en 20218. Un 1er album à l’époque que j’avais trouvé en demi teinte, ne parvenant pas à faire oublier la claque de leur 1er EP (Cardan) sorti deux ans plus tôt, où on avait eu du mal à se remettre des titres comme Pretiest Virgin ou I’m That Guy.

Clara Cappagli et Armand Bultheel (respectivement au chant et aux machines) ont donc la sagesse de prendre leur temps, de ne pas courir après le vide qui fait désormais si peur à l’industrie musicale. Les sorties sont si nombreuses qu’en un an un groupe peut tomber dans l’oubli. Alors on pousse à la création rapide, parfois au détriment d’un résultat qui saura dépasser le buzz du mois.

J’aime à croire que ce nouvel album des AGAR AGAR n’est pas fait de ce bois flottant. Loin de vouloir répéter à l’infini la recette qui a fait leur succès au début, ils ont su garder le cap tout en creusant leur propre originalité. L’album Player Non Player a cela d’ambitieux qu’il est annoncé comme étant la bande son à venir d’un futur jeu vidéo, également développé par le duo et qui devrait sortir dans quelque mois.

Bien heureusement, Player Non Player n’est pas uniquement un « album concept » qui servirait d’abord de faire valoir au jeu vidéo, en laissant de côté l’expérience auditive. Au contraire : on y trouve de véritables tubes, comme il en manquait tant dans leur album précédent. Des morceaux à la qualité évidente et immédiate, qui n’en demeurent pourtant pas moins complexes dans leur construction comme le terriblement dancefloor Trouble. Un titre qui trahi de manière évidente l’envie d’expérimentation sonore du duo, sans pour autant oublier l’importance des mélodies pop, des kicks techno, et du groove disco qui a fait leur force et leur notoriété. Un petit chef d’œuvre.

La voix de Clara, modulable entre une clarté évidente et des tons plus sombres et rugueux, rappelle aussi bien les envolées cristallines d’Olivia au sein de The Do (Grass, Dragonlie) que des sonorités plus mélancoliques lorgnant plutôt vers une Lana Del Rey (Fake Names, It’s Over). Elle s’offre même un passage à la limite du punk, flirtant avec Crystal Castles, sur le titre Crave. Côté production, la richesse est grande mais on pourra y retrouver l’écriture libérée et complexe d’un Totally Enormous Extinct Dinosaurs (Trouble), la dark disco d’un La Mverte (Grass, The Visit) ou la pop électronique puissante d’un Thom Yorke (Fake Names).

La fluidité de cet album à vous amener dans différentes ambiances est rendue possible grâce à un très haut niveau de minutie et d’harmonie, de finesse d’écriture et d’intelligence d’une dualité entre pop et expérimentation, entre musique électronique dancefloor et un sens aigu de la chanson. C’est lorsque le côté novateur et le côté populaire se retrouve en bon équilibre que le génie musical est le plus évident, et arrive à surpasser les modes d’un temps.

[ALBUM DE LA SEMAINE] Rico Nasty : Las Ruinas

Rico Nasty Las Ruinas 

Label : Atlantic Records – Sorti le 22/07/22

Après quatre mixtapes et un premier album en 2020, Rico Nasty sort aujourd’hui sa cinquième mixtape, Las Ruinas.

Connue pour son flow incisif et agressif, pour son style déluré et son identité musicale qui se place entre hip-hop, électro et punk, elle pousse ces frontières encore plus loin avec sa nouvelle mixtape. Selon elle, les genre musicaux méritent d’être détruits et détournés, et c’est pour cela qu’elle rassemble autant d’influences différentes sur Las Ruinas.

Elle déclare revenir à son identité profonde sur cette mixtape, et on peut ressentir qu’elle s’éloigne en effet du hip-hop dans lequel elle s’était installée, sans pour autant s’en séparer entièrement. Elle expérimente, et nous offre à découvrir différentes facettes de sa personnalité que l’on connaissait peu, avec des titres plus doux et plus intimes, tels que Easy, Into The Dark, ou encore Chicken Nugget, une chanson dédiée à son fils.

 

Cependant, si la Rico que vous aimiez était la Rico combative qui hurle à plein poumons, vous pourrez la retrouver avec des titres commeIntrusive, Black Punk, ou encore Vaderz, en featuring avec Bktherula. De plus en plus, elle se libère des contraintes imposées par l’industrie de la musique. Dans le clip d’Intrusive, elle explique même l’avoir réalisé sans aucun budget ni aucune attente. À travers cette liberté musicale qu’elle prend dans sa mixtape, Rico Nasty trouve le courage d’être elle-même, sans avoir peur du regard de l’autre.

Las Ruinas, c’est aussi une manière de parler d’elle : elle a choisi ce nom après un voyage au Mexique, où elle a fait une rencontre avec une œuvre de Frida Kahlo,  »Ruina ». C’est un autoportrait, où Khalo s’est représentée  »en chantier », avec de nombreux matériaux sortant de son visage ; une façon d’exprimer le sentiment qu’elle avait après avoir vécu de nombreuses opérations. Rico Nasty, en tant qu’artiste, femme noire, et mère, s’est sentie proche de cette vision, celle d’avoir constamment à se réinventer pour continuer à avancer, et a nommé son projet en l’honneur de ce dessin.

Ruina, Frida Kahlo

[ALBUM DE LA SEMAINE] Dirtsa : Truly Didi

Dirtsa Truly Didi 

Label : Cutcraft Music Group – Sorti le 09/06/22  

Dirtsa, c’est une rappeuse française, et c’est difficile à croire tant on a l’impression que l’anglais est sa langue natale. Originaire de Ndé, une région du Cameroun, elle a baigné pendant toute sa tendre enfance dans des sonorités afro et une ambiance multilingue, et elle rend aujourd’hui hommage à ses racines Camerounaises avec ce deuxième EP, Truly Didi.

De sa plume affutée, Dirtsa dresse sur cet EP un portrait de tous ses espoirs et ambitions, et raconte les épreuves, notamment les injustices raciales, qu’elle a rencontrées dans sa vie. Elle confie avoir voulu se dépasser et surtout insuffler un peu de son ADN dans ce disque, afin d’affirmer encore un peu plus son identité artistique. Entre trap, hip-hop et sonorités afro, il est difficile de la mettre dans une case, et c’est d’ailleurs quelque chose qu’elle revendique.

Truly Didi, c’est aussi une belle preuve que l’on a pas besoin de gros moyens pour faire de la bonne musique : tout l’EP a été enregistré dans le home studio de Dirtsa, avec certains passages qu’elle a choisi de garder qui ont été enregistrés à l’Iphone.

[ALBUM DE LA SEMAINE] Miraa May : Tales of a Miracle

Miraa MayTales of a Miracle

Label : Island Records // Sorti le 27/05/22

A 26 ans, Miraa May a déjà 10 ans d’ancienneté dans la musique et 4 EP à son actif – et a co-écrit de nombreux single à succès pour d’autres artistes ; et elle délivre enfin aujourd’hui son premier album studio, Tales Of A Miracle.

Ce sont ses mélodies, mais surtout ses textes incisifs qui la caractérisent et qui font d’elle une excellente compositrice. Sur la pochette de l’album, on la voit assise sur un trône, à ses côtés un stylo plume géante porté comme une épée, comme une déclaration.

Sur cet album, Miraa a créé une équipe largement constituée de femmes, avec 6 featurings qui rassemblent uniquement des artistes féminines, telles que Raye, Jorja Smith, ou encore Mahalia.

Quant à la production, elle puise son inspiration dans le R&B des années 2000 aussi bien que dans des courants plus modernes comme la trap, ainsi que des influences de musique Algérienne traditionnelle qui font honneur à ses origines.  

Dans ses textes, elle partage son histoire personnelle : elle parle de son très jeune fils, de son combat avec l’anxiété et la dépression, mais surtout contre son passé dans lequel elle a subi des violences étant enfant. C’est un témoignage émouvant et une ode à l’espoir.

[ALBUM OF ZE WEEK] PORRIDGE RADIO : Waterslide, Diving Board, Ladders to the sky

PORRIDGE RADIO : Waterslide, Diving Board, Ladders to the sky

Label : Secretly Canadian // Sortie : 20.05.2022

Formé à Brighton en 2015 par Dana Margolin, Porridge Radio signe ici son 3ème album. Après avoir été la coqueluche de la scène indé Anglaise sur leur deuxième album, le groupe semble de nouveau sous les radars des grosses sorties. C’est peut être grâce à cette baisse de pression médiatique que le groupe se permet une réelle évolution : délaissant le côté grunge saturé et laissant plus de place aux claviers, et aux explosions pop.

De l’explosion il est en surtout question dans les thématiques abordées par la chanteuse, qui a la réputation soit de subjuguer, soit d’agacer lors de ses prestations clivantes. Il faut dire qu’elle a l’air d’en avoir gros. Les thèmes sont souvent liés à la colère, la déception, chantés comme si un hurlement était retenu au fond de son ventre. Cette agressivité sous-jacente, contrebalancée par une musique pop et colorée, trouve souvent son exutoire après de longues montées et une explosion en cœur, processus libératoire qu’affectionnent beaucoup les Porridge Radio. Citons cette belle phrase des amis de Mowno à propos de Dana Margolin, et qui finalement est une vérité universelle : « Les gens qui n’éprouvent rien écrivent rarement de grandes chansons. »

Une catharsis musicale donc, en cette période pleine de frustrations, de déceptions, de manque de projections. C’est peut être ce que propose le quatuor, dans cet album à forte intensité et aux émotions exacerbées. Un grand disque pour un grand groupe, encore trop sous estimé.

Pour les amoureux de : Arcade Fire, Pixies, Hole.

[ALBUM OF ZE WEEK] LALALAR : Bi Cinnete Bakar

LALALARBi Cinnete Bakar

Bongo Joe Records – 06/05/2022

—————————————————

Révélation live des Transmusicales de Rennes en décembre dernier, l’attente pour la sortie du 1er album des trois stambouliotes commençaient à être fébriles, teasé par quelques singles très efficaces ces derniers mois.

Enfin donc, ce vendredi 6 mai, l’excellent et exigeant label suisse Bongo Joe Records sortait ce 1er long format très attendu. Généreux déjà (15 titres pour plus d’une heure 10 de musique, assez rare de nos jours pour le souligner), le trio Stambouliote semblait impatient de partager son travail figé sur disque.

Mais parlons musique. LALALAR c’est quoi ? En fouillant un peu sur le net sur les encore rares médias qui se sont intéressés au jeune phénomène, on entend parler de « Asian Dub Foundation » Turque, de renouveau de la scène rock psyché Stambouliote, de rock électro 2.0 à la sauce anatolienne … Pour faire dans le name dropping, je rajouterais « les nouveaux LCD Soundsystem du Bosphore » et hop, le tableau est presque au complet !

Ce qui saute aux oreilles à la première écoute des LALALAR, c’est cette basse lourde et ronde, précise aussi, très mise en avant dans le mix, et qui fait office de colonne vertébrale de chaque titre. Le groove est au centre de leur musique, et ça fait directement chalouper la tête. Ensuite, vient tout le reste : le chant en Turque et les sonorités traditionnelles inévitables qui s’en dégagent, le côté psychédélique des guitares aussi, et l’ajout avec parcimonie de nappes électroniques assez lourdes.

Cocktail explosif donc, qui fleure bon la chaleur des bords du Bosphore, tempéré par le vent marin. Si l’album n’arrive pas à rendre justice à leur live, c’est déjà une très bonne porte d’entrée dans cette nouvelle scène rock Turque qui n’en finit pas de nous étonner depuis quelques années.

A ne surtout pas rater, jeudi 9 juin, en clôture de la grande scène du festival Aucard de Tours !

SONS – Sweet Boy

Cette semaine on parle punk !
Après « Family Diner », leur premier album sortie en 2019 , le quatuor belge SONS revient en 2022 avec leur 2e « Sweet Boy » et signe chez PIAS.

PIAS : Sons, c’est l’équilibre d’un groupe qui s’est jeté tête baissée dans le chaos baissée dans le chaos du rock’n’roll et qui doit maintenant faire rimer le fait de vieillir et de s’installer avec ses espoirs et ses rêves fous de la vie de rockstar. Se conformer ou non ? Une maison avec jardin et enfant, un bon travail et devoir courir de plus en plus vite sur le tapis roulant de la course aux rats ? Ou aller à contre-courant et suivre obstinément sa propre voie, avec un coeur qui s’emballe presque à chaque nouveau riff, chaque nouvelle incursion musicale ? Ces questions existentielles déterminent le ton du disque. Comme dans »Succeed » [qui ouvre l’album].

Que ressentez-vous lorsque vous avez encore un pied ancré dans un harnais de garçon et que l’autre pied appuie déjà sur l’accélérateur de votre première voiture de fonction ? Et que faites-vous lorsque votre résistance mentale est dépassée par les attentes élevées de la société, de votre famille et de vos amis ? Dans le cas de Sons, cela a conduit à une grave crise d’identité. Un gentil garçons avec une crise de panique.

Le titre « Sweet Boys » dépeint très bien ce combat mental avec la réalité. Du Punk rock immédiat et brutal.

Sweet Boys, c’est l’album qui nous aide à rentrer dans l’âge adulte. Pied au plancher, musique à fond. Du punk rock garage ancré dans la tradition américaine mais tout de même moderne. Avec des échos de post punk, de guitares 90’s et une touche de psyché.

Pour le mixage, le groupe a fait appel au producteur/mixeur australien Michael Badger-Taweel, connu pour son travail avec King Gizzard & The Lizard Wizard.

Pour les amateurices d’Idles et Thee Oh Sees, un disque digne de figurer aux côtés des plus grands. A écouter très fort !

LIENS UTILES :
FACEBOOK / INSTAGRAM / YOUTUBE / SPOTIFY

DOPE SAINT JUDE – HIGHER SELF

L’artiste engagée Catherine Saint Jude Pretorius aka DOPE SAINT JUDE  revient avec Higher Self (High / Her / Herself que des mots puissants) son 2e EP 6 titres.

Découverte en 2018 avec l’excellent titre « Grrrl Like » single de son premier EP Resilient, l’artiste n’a cessé d’évoluer sur la scène Hip-Hop RnB. Et pour les fans de la première heure qui la suive, iels ont pu entendre déjà 2 singles « home » et « war » renommé « for you » pour ne pas être associé à ce qui se passe en ce moment en Ukraine. Deux titres puissants, clipés à découvrir ici :

I go to war for you. For all the things they put you through, I go to war,

La Queer Queen Rappeuse originaire d’Afrique du Sud (que l’on avait pu voir en live au festival Aucard de Tours en 2019) et également chanteuse, productrice, autrice, compositrice. Sur tous les fronts, elle nous envoie à la fois des morceaux très hip-hop bouncy comme sur « I don’t know you like that », ou un mélange choral/gospel et voguing sur le titre « You’re gonna make it », ou plus electronique comme sur « home ».

On est ravi·e·s de la retrouver en pleine forme sur ce nouvel EP qu’on va s’écouter en boucle.

Et si vous voulez voir la queen en live, ce sera à Monts, au Chateau de Candé dans le cadre du Festival Terres du Son, le vendredi 8 Juillet !

Higher Self – Yotanka – 22/04/22

Lien utiles :
Spotify / Facebook / Insta / Youtube

THE LINDA LINDAS – Growing Up

Attention, la nouvelle génération des Riot Grrrls est déjà là et elles assurent bien la relève. Ne vous fiez pas à leur visage angélique, les jeunes californiennes de The Linda Lindas viennent de sortir leur 1er album est c’est un carnet de tube !

Elles viennent de Los Angeles, elles ont entre 11 et 16 ans, elles sont latino-américano-asiatique, elles sont féministes, elles sont The Linda Lindas. Formé en 2018 le groupe est composé de deux soeurs, de leur cousine et d’une amie. Elles sortent leur single « Racist Sexist Boy » l’année dernière, font le buzz et signe direct chez Epitaph Records. Voici maintenant que sort leur 1er Album « Growing Up » sur ce même label .

Deux guitares, une basse, une batterie, pour un mélange de punk old school, de pop punk avec un soupçon de new wave. Un cocktail joyeux et détonnant pour porter la voix de toute une génération.

LIENS : Facebook / Bandcamp / Spotify / Youtube

BURNING HEADS : Torches of Freedom

BURNING HEADS – Torches of Freedom

Kicking Records – 01/04/2022

Les Burning Heads sont une légende vivante autant qu’une énigme. D’une longévité rare (formés en 1987 à Orléans), leur amour du punk rock et du D.I.Y n’a pas bougé d’un iota, forçant le respect devant cette passion qui les anime depuis tant d’années, sans jamais faiblir.

Mais dire que ces 34 ans de carrière ont étés un long fleuve tranquille du punk serait mentir. Et si cet album est peut-être l’un des plus important dans l’histoire du groupe, c’est bien que ce groupe qui semble immortel à vécu l’un de ses plus grands bouleversements juste avant sa sortie. En effet, Pierre, le chanteur charismatique du groupe depuis ses tout début, à quitter le groupe suite à 28 ans à la tête du groupe. Autant dire que beaucoup s’attendait à la fin d’un mythe, à la chute des géants invincibles !

C’était sans compter ce feu qui anime cette bande de punk rockeur que rien ne décourage. En 2019, suite au départ de Pierre, le groupe annonce le retour de Phil, guitariste originel qui avait quitté l’aventure il y a bien longtemps, et un nouveau chanteur : Fra (actif au sein de Eternal Youth). Un pari qui semble risqué, mais toutes nos craintes s’évaporent à l’écoute de ce nouvel album des Burning qui se révèlent aussi jouissif qu’inespéré. Gorgé de tube, d’une rage qui ont fait les grandes heures des Burning, ce nouveau line up semble avoir redonné une seconde jeunesse au quintet.

D’habitude plutôt orienté punk rock à l’américaine, on notera aussi l’arrivée d’influences venues de la Grande Bretagne, qui font de cet album peut être l’un des plus complet de la dantesque discographie du groupe. On y retrouve tout ce qu’on pouvait aimer des Burning : des breaks efficaces, des refrains à hurler une pinte à la main, des chœurs épiques à souhait … et c’est finalement 12 titres dont pas un n’est à jeter, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps sur les dernières sorties des Burning.

On est donc heureux de retrouver la flamme Burning Heads toujours aussi vaillante, et prête à avaler encore les années à la gloire du punk rock et du D.I.Y !

Les Burning Heads sont morts, vivent les Burning Heads !

A retrouver en concert à Aucard de Tours le mardi 7 juin