L’un des producteurs anglais les plus intéressants du moment revient avec son deuxième album sous le signe du romantisme : Love Songs : part two, qui est la suite d’un EP sorti en 2013, qui s’appelait (en toute logique) Love Songs : Part one.
L’univers de Romare s’empare de la house, du funk et de la musique psychédélique. Sur cet album, plus uptempo que ses dernières sorties, on retrouve une house où le rythme est ciselé avec précision. Surprenant par le tournant opéré le temps d’une seule année, il développe davantage des boucles hypnotiques et minimalistes, tout en conservant ce groove qui l’habite depuis toujours. « Who To Love » nous introduit à cette nouvelle architecture musicale, minimisant les effets de style sur fond de claviers psychédéliques. « All Night » retourne dans cette veine afro-funk mêlée de percussions ancestrales, s’équipant au passage d’une basse ronde à souhait et récupérant quelque gimmicks du 1er album.
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Le tube inlassable de ce disque est sans aucun doute le titre « Je t’aime ». Il reprend un sample du film de Truffaut « Jules et Jim », et prend le temps d’une montée particulièrement jouissive sur 6 minutes, mêlant beauté et rythmique irrésistible. Un titre qui devrait ouvrir les portes de son univers à beaucoup.
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Un grand disque pour une signature sur un grand label. Tout est réuni pour enfin faire passer le jeune Romare dans la cour des grands. Il a en plus monté un véritable live avec musicien pour sa prochaine tournée. Qui a dit que le romantisme n’était qu’à la Française ?
PAUL KALKBRENNER – Berlin Calling
Berlin / Bpitch Control
Un album qui nous marque à vie, c’est bien souvent la toute première rencontre avec un style de musique, un nouvel univers. Et si cet album n’est pas forcément le meilleur, le plus avant-gardiste ou le plus pointu, il a souvent le mérite difficile d’être une porte d’entrée assez séduisante pour nous inviter à découvrir un monde nouveau, où tout est à explorer.
Et c’est encore plus fort quand ce genre de déclique vous arrive par hasard en live, en traînant ses guêtres au hasard des scènes d’un festival. C’était le cas en 2011, au Printemps de Bourges, à une soirée où se bousculaient les têtes d’affiches (Ratatat, Beat Torrent, Metronomy ou encore The Do). Je sortais la tête pleine d’une fureur punk d’un concert de The Subs où j’avais vu le chanteur slamer tout en avalant son micro à force de hurler dedans (si si)
Bref, abasourdi de cette violence, que je recherchais pas mal à l’époque dans la musique électronique, étant encore sous l’influence de l’electro percutante de la fin des années 2000 (j’étais aussi à fond devant le live des Beat Torrent ce soir là), je me retrouve un peu par hasard devant la grande scène pour le début de Paul Kalkbrenner. Je dois vous avouer que la soirée commençait à poindre le bout du jour, et que les sens commençaient à être parfaitement émoussés. Bref, j’étais cuit à point. Autres conditions en ma faveur : peu de monde devant Paul, on pouvait approcher assez près de la scène sans se faire piétiner, et avoir son espace vital. Chose que j’ai toujours apprécié par la suite dans les concerts de techno : on est pas là pour pogoter, c’est finalement un plaisir assez personnel et intérieur que de se laisser porter, tranquillou.
Le concert commence et Paul Kalkbrenner est bien au-dessus de nous. Il arbore fièrement son éternel maillot de foot de l’équipe Allemande de 1990, et c’est parti. Le BPM est inhabituellement lent pour moi, mais les sonorités sont si prenantes, si planantes, qu’un sourire se plaque immédiatement sur mon visage. On est transporté immédiatement sur une autre planète, et l’atmosphère froide du grand chapiteau du Printemps de Bourges s’évanouit autour de moi. Les moments de grâce se succèdent à des rythmes plus sombres, de colère contenue. Franchement, c’est la claque.
Le concert passe en une fraction de seconde et reste pourtant un souvenir bien ancré dans ma mémoire. Si aujourd’hui Paul Kalkbrenner flirt parfois avec l’EDM, si après l’avoir revu 3 fois en live, il fait toujours le même set, cette première rencontre marque mon début d’amour pour la musique techno, quelque chose de plus lent et de plus pur, de plus mental que physique. Quelques temps plus tard, je regarde le film d’où est extraite cette bande originale qui fera son succès planétaire. Un film qui me fera aller à Berlin par deux fois, pour plonger un peu plus dans cette scène contestataire et punk à sa manière. Un concert qui m’a donc ouvert à la fois les portes d’une musique, d’une ville et d’un mode de vie. Merci Paul !
On a tous un titre qui nous trotte dans la tête. Chaque semaine, les animateurs de Radio Béton proposent leur playlist du week-end en choisissant leur morceau du moment.
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Enzo : Ah c’est quand même autre chose que Céline Dion.
Artiste : Romare
Titre : Je t’aime
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Maylis : Week-end punk rock et nostalgie !
Artiste : L7
Titre : Pretend we’re dead
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Yohan : Messes noires ce week end !
Artiste : BLACK SABBATH
Titre : Anno Mundi
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JB : Projet rap islandais avec 15 rappeuses !
Artiste : ReykjavÃkurdætur
Titre : Ógeðsleg feat. Kylfan
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BSN : Mat the funk be with you.
Artiste : Omar S
Titre : Seen Was Set
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Nathan : Hier soir au Temps Machine c’était LE FEU !