Georges Brassens – La Mauvaise Réputation

À l’heure où la foule chante en coeur ces derniers couplets, Georges Brassens est obligé de quitter la scène, pris d’une douleur insoutenable au rein droit, cela fait trois chansons qu‘il se courbe violemment pour faire passer cette douleur qui l’empêche de chanter.

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C’est sa compagne, qui le rejoint dans sa loge. Georges lui demande de l’emmener chez son ami et médecin Maurice Bousquet pour ce qui s’avéra être sa dernière escale dans le petit village de Saint-Gely-De-Fest, perdu dans la région du Languedoc-Roussilon. Georges avait déjà subi de nombreuses interventions chirurgicales mais, un certain 29 octobre 1981 à seize heure et vingt et une minutes, allongé sur le lit de son ami, la mort qu’il a si souvent chanté l’emporta, il avait soixante ans.

Comment une nana de 22 piges comme moi, née dans le début des années 90 a pu faire des musiques d’un mec né en 1921, un repère musical dans lequel elle va toujours se fourrer pour se réconforter ?

La magie des souvenirs j’ai envie de dire….et surtout le souvenir de cet album : La Mauvaise Réputation sorti en 1952, où Georges Brassens chante des chansons poétiques (…et souvent gaillardes). Un nom d’album qui est ensuite devenu le nom du premier titre bien connu de Brassens, La Mauvaise Réputation.

J’ai juste envie de remercier mon père, musicien chanteur, et sa tendre femme à 6 cordes, un père qui m’a bercé pendant des années sous le son de sa poignée d’arpèges. Capable de vous retourner le coeur, comme lors d’un tour de manège.
C’est sur je suis un voyou que je l’ai le plus souvent entendu chanter, le soir, quand j’allais me coucher, avant de retourner sur les bancs de l’école primaire. Je vous laisse écouter ce beau et court morceau. Qui ne figure pas dans l’album La Mauvaise Réputation de 1952, mais dans le 45 Tour du même nom sorti 4 ans plus tard en 56.

Si je devais choisir une personne plus de ce monde, avec qui j’aimerai dîner le temps d’une soirée, ce serait vers Georges Brassens que mon choix se dirigerait. Sans hésiter même ! Il me fascine, par sa générosité textuelle, par ses phrases majestueusement composées, son vocabulaire riche, enrobée d’une diction parfaite, ses allitérations à foisons, enfin vous l’avez compris, c’est notoire, il n’y a rien à lui reprocher. Un orateur et musicien aux textes qui débordent de sens cachés, de finesses et de subtilité.

Brassens a composé des centaines et des centaines de chansons, il dit lui même écrire, oublier, puis se souvenir, des années après. Il aborde des sujets polémiques de l’époque en chanson, comme par exemple dans Le Gorille, où il parle de son opposition à la peine de mort. Dès sa sortie, sa chanson a été interdite sur les radios françaises et sur Radio Luxembourg. Brassens a l’habitude de la censure, il continu de s’exprimer, d’écrire malgré ce qu’en pense la société. C’est en 1955, trois ans après que Le Gorille est rediffusé à la radio, suite à la création Europe 1.
Pour bien se quitter je vous laisse écouter, et surtout, vous rappeler !

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