THE ZOMBIES – Odessey and Oracle

Selon vous, qui manque à l’appel lorsqu’on liste les groupes qui forment le Big Five de la pop britannique des années 60 ? Il y a les Beatles bien sûr, Les Stones, Les Kinks évidemment, et puis les Who. Que des groupes aux carrières longues, conséquentes, variées, luxuriantes et surtout, des groupes à succès. Le mouton noir de la bande est un groupe du sud est de l’Angleterre au nom pas plus chelou que les autres : les Zombies. Des petits gars nés à la fin de la guerre, qui contribueront comme les 4 autres formations à faire entrer la musique pop dans la légende, à coups de chansons magiques et une alchimie particulière. Moutons noirs parce que pas de carrière faramineuse, un succès plutôt moyen à l’époque, et un seul véritable album, enregistré avec 3 sous en 1968 chez CBS, avec une faute d’orthographe sur la pochette et quasi ignoré à sa sortie en Angleterre.

Mais sérieusement, c’était perdu d’avance : comment éclore en 1968 à l’ombre d’un Beggars Banquet ou d’un White album ? Pourtant, Rod Argent, à l’origine chanteur du groupe passé au clavier est un compositeur talentueux et surtout un arrangeur de génie. Lui et Chris White se partagent l’écriture des chansons. Quant à la magie, la cerise sur le gâteau, le petit truc qui rend le tout sublime, c’est bien entendu la voix de Colin Blunstone. Une voix de nuage, on ne peut pas le dire autrement.

Pourtant, au milieu des années 60, c’est cette voix et cette patte qui leur avait apporté leur petite notoriété grâce à leur reprise de Summertime et à leur premier vrai single She’s not there (deux morceaux qui verront ensuite leur utilisation répétée dans diverses bandes originales de films illustrant les années 60).
Leur succès arrivera quand même mais a posteriori et ils se reformeront une fois en 2008 pour rejouer cet album splendide en entier devant un parterre de dévots absolus.

Dans cet album, Odessey and Oracle, cet écrin de lumière, il faut s’arrêter sur A rose for Emily, adaptée de la nouvelle de Faulkner, où la voix de Blunstone apporte un regard attendri assez inédit sur le personnage de la vieille femme. Il faut s’attarder sur Beechwood park , histoire comme fixée dans le présent éternel du souvenir et ce vers qui revient en boucle:

« And we would count the evening stars as the day grew dark in Beechwood park »

Il faut écouter le saisissant et pacifiste Butcher’s tale, ou le surprenant Care of cell 44. Et enfin il faut trouver quelqu’un à qui l’on peut chanter ces mots là:

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