DEMON VENDETTA « Guardians of the bitter sea »

DEMON VENDETTA « Guardians of the bitter sea » (DIRTY WITCH RECORDS – 2013)

« La musique surf ne meurt jamais » tel est le crédo de ces vieux marins increvables voire immortels de DEMON VENDETTA, groupe de Surf music instrumentale composé de démons momifiés déjà passé dans les rangs de formations telles que HAWAII SAMURAI, JACK AND THE BEADED FISHERMEN ou encore de THE BLACK ZOMBIE PROCESSION, donc inutile de vous préciser que les mecs qui se cachent derrière tout ça, savent manier les manches ou les fûts.

Venant de Besançon (on dit Besak dans le milieu Keupon) et de Strasbourg (on dit Strasbourg dans le milieu Keupon), DEMON VENDETTA se réclame avant tout des vieux films de monstres à la HAMMER, des films de zombies de ROMERO, des halloween de Big John Carpenter, et de tous les films Z où des cheerleaders très très belles et des quaterbacks décérébrés se font énucléer par un malade psychopathe portant un masque de Ronald Reagan.

Musicalement, le surf de DEMON VENDETTA se situe entre JAGWAR PIRATES, CANNIBAL MOSQUITOS (qui ont eux aussi signé sur le même excellent label) et THE IRRADIATES (qui sont aussi déjà des anciens hawaii Samurai). C’est donc de la Surf music rapide, avec des samples de films nuls et de dialogues improbables !!

A Noter que DEMON VENDETTA seront en concert aux Joulins le 26 Avril en compagnie des sus-nommés JAGWAR PIRATES !

« PURE HORRIFIC INSTRO MUTANT CROSSOVER SURF MUSIC » voilà ce qu’il y a d’inscrit sur la pochette du disque ! Tout un programme, misérables mortels !!

FIDLAR -Fidlar

Quand j’ai annoncé à mes collègues (mais néanmoins amis) que j’avais un album de la semaine « aux influences Black Flag, The Hives, Misfits », la chef s’est jetée par la fenêtre, et Yohan s’est planté un ciseau dans le bras gauche. Non, ils ne rêvaient pas : je rentrais bel et bien un album de punk-rock.

Mais quel album ! Ce groupe, qui vient de Los Angeles, Californie, sonne le grand retour d’un rock’n’roll crade, je-m’en-foutiste, urgent et débile. FIDLAR ça veut dire : « Fuck it dog life’s a risk », donc tout de suite, ça donne le ton. Et ça se confirme avec le premier morceau : Cheep Beer , où on y cause de pils chaude et éventée, de street punk et de nanas. L’album se conclut logiquement sur le morceau Cocaïne. Normal quoi, la vie.

Si on peut réduire donc les quatre garçons de FIDLAR à une vaste blague potache et punk, ça serait bouder le plaisir musical qu’apporte chaque morceau de cet album. Rien n’est à jeter, et si le début de l’album est particulièrement violent, sans grand répit pour nos oreilles et notre jambe droite qui se la joue parkinson incontrôlable, la seconde moitié de l’album explore des sonorités plus variées, avec ce qu’on pourrait qualifier d’une balade country (et punk, sur le titre Gimme Something), ou même bluesy sur Paycheck.

Et si les FIDLAR font figure de jeunes chiens fous avec ce premier album, ils n’en connaissent pas moins leurs classiques. En effet, le titre LDA est en fait un titre inédit et authentique des Ramones, mais reprit à leur sauce. Plutôt cool non ?

Des quatorze morceaux qui composent cet album, on n’en jetterait aucun. Un premier album qui place la barre très haut pour ces nouveaux venus sur la scène punk, et ça fait du bien aux esgourdes !

PISSED JEANS « HONEYS »- Sub pop (2013)

PISSED JEANS – « HONEYS » – SUB POP (Sortie 11/02/2013)

3 semaines. Au moins 3 semaines qu’il n’y avait pas eu d’album de la semaine sur les ondes de RADIO BETON. Et v’la que l’on reçoit le 4 ème album de ce groupe de Philly, PISSED JEANS avec une pochette horrible…

Et là, bim, bam, boum, quel bonheur d’entendre ce punk rock qui sent la sueur, la bière pourrie et un peu l’urine, parce que PISSED JEANS, c’est ça ! C’est du fucking Punk rock comme BLACK FLAG période « Slip it in » ou « In my head » faisait, avec un gnome à lunettes au chant qui a 10/10 en charisme !!C’est du punk rock stupide, joué avec 2 doigts comme THE SPITS savent le faire (le morceau « CAFETERIA FOOD » par exemple).

Tout comme leurs compatriotes CEREMONY, les mecs de PISSED JEANS ne vendent jamais leur âme au diable pour faire plaisir à leurs fans ou à ceux qui les critiquent parce qu’ils sont sur Sub Pop…A l’ouverture de cet album, le morceau « BATHROOM LAUGHTER » nous dit que ça va cogner tout le long.

Et cet album ne lève jamais le pied…Ca speed « HEALTH PLAN », c’est lourd « CHAIN WORKER », ça punk « ROMANTICIZE ME »

Et je vais sûrement me faire des milliards d’ennemis à cause de cette chronique, et j’en assume pleinement la responsabilité, mais j’ai envie de crier au monde entier « FUCKED UP ! Allez, vous coucher, les PISSED JEANS sont dans la place !!!!!!!!!!!!!!! »

Album de la semaine sur béton, et c’est un album punk ! CRASS chantait « Punk Is dead »…PISSED JEANS prouvent que non !

Menahan Street Band

Un album à climat sonore pour toute saison climatique.

Une habitude s’impose chez le label Daptone : C’est le grain. L’aspect sonore à la fois chaud et rond, qui transpire, non pas l’excès trop évident du Funk et de la Soul d’avant, mais qui joue sur des repères très intègres. Chez le groupe de Charles Bradley, le 4ème album sonne comme une aventure sonore, ou “In Cold Blood” de Quincy Jones drague Lalo Schiffrin. Un disque de cinéphile à l’oreille, en clair.

Jamais imposant et d’une durée parfaite (environ 30 minutes), la chaleur des cuivres lui donne tout son sens, avec un vrai sens de la mélodie qui reste dans la tête (Keep Coming Back). Hyper dense et prêt pour un voyage entre l’Amérique et la musique éthiopienne moderne (les quelques variations de Sleight Of Hand et surtout Ivory and Blue, finement bien construite), Menahan Street Band s’ouvre dans cet album à une richesse sonore qui fait du bien à entendre. Le background des cinq gars s’entend clairement, et ce, avec une classe indémodable (Everyday A Dream), tandis que la guitare s’élève à une Pop-Americana avec toujours une touche Funk, plus fine mais gardant une ligne éditoriale cinématographique (Drifwood, qui fait penser à du Ry Cooder).

Pas besoin d’en dire des tonnes sur “The Crossing”. C’est d’une clarté tellement libre qu’il en devient, au fil des écoutes, indispensable.

CHILL BUMP – The Loop

Depuis presque une année passée à la vitesse de la lumière, on a pris l’habitude d’attendre fébrilement la venue d’un nouvel EP de Chill Bump ici à Radio Béton. Il faut dire que le duo Tourangeau composé de Miscellaneous (également MC de Fumuj, excusez du peu) et de Bankal (un ancien vice-champion de France DMC, n’en vous déplaise), nous a habitué à l’excellence depuis son premier single « Lost in the Sound » sortis en novembre 2011, et les trois EP qui s’en sont suivis toute cette année.

« The Loop » est donc la quatrième sortie du groupe en moins d’un an. Une productivité qui n’a d’égale que notre boulimie à ingérer tout ce qu’a bien pu faire Chill Bump jusque-là. Une boulimie heureuse d’enfant gâté de bon son. Ca fait bien longtemps qu’un projet Tourangeau n’avait pas autant fait l’unanimité, ne s’était pas autant exporté si rapidement.

Il faut dire que le duo met toutes les chances de son côté : des vidéos soignées qui accompagnent les singles des EPs (la preuve avec la dernière en date, « The Eponym », où l’on voit les Chill Bump booty shaker dans une école primaire), et une recette musicale qui allie avec brio des influences hip hop classique, parfois aux racines du blues et du groove, et une vision résolument actuelle et moderne du genre, avec des accents electro et dubstep.

Sur ce nouvel EP, Chill Bump frappe fort. Peut-être même encore plus fort que le déjà classique « Starting from Scratch », leur toute première production.

On commence en légèreté, avec le premier sigle « The Eponym ». C’est groovy, ça fait bouger la tête et ça a tout du tube, comme l’annonce le sample d’introduction au morceau. Chill Bump a cherché l’immédiateté sur ce titre, taillé pour conquérir les foules et c’est une réussite.
Pourtant, c’est bien dans le morceau qui suit, ne laissant aucun répit, qu’on trouvera le cÅ“ur de cet EP, avec le titre « Just a sample ». Le rythme est ralenti, les sonorités plus lourdes, le ton plus grave. Malgré son hip hop ultra efficace, Chill Bump garde partout une part de noirceur, dans ses textes et dans ses productions. Si le titre d’ouverture vous fera bouger la tête et les jambes, « Just a Sample » s’occupera de vos tripes. Le titre prend au ventre et ne lâche pas, ça touche en profondeur.
Le troisième titre, « Home Sweet Home », a du coup du mal à s’imposer, nos oreilles encore en pleine assimilation des deux énormes morceaux qui ouvrent l’album. C’est le « Pointerlude » et ses extraits gospel, où Bankal nous montre toute l’étendue de sa maîtrise, qui nous fera revenir doucement au présent. Et on revient directement pour la seconde partie de « Just a Sample », un peu moins réussie que l’ouverture. Mais on chipote.
Et enfin, le dernier titre (Self Destrukt) se positionne en marge des autres titres, et même en marge des autres productions du crew, tout EP confondu. Chill Bump se met au hard rock avec un sample de AC/DC, le flow ravageur de Miscellaneous par-dessus. On pense forcement à l’énorme tube de Run DMC Vs Aerosmith avec le morceau « Walk This Way ». On salue l’exercice et on s’incline : qui pourra prédire de quoi sera capable Chill Bump sur son prochain morceau après ça ?

En tout cas, on a hâte de connaitre la suite pour l’un des groupes les plus prometteurs de la scène locale actuelle, et on met ce dernier EP en repeat dans son lecteur au moins jusqu’à noël !

THE PAPER PLANE « High and Oversexual »

THE PAPER PLANE « HIGH AND OVERSEXUAL » (TOURS, France) (Electric Ladyland records )

Alors, je vais enfin affirmer ce que je pense tout bas depuis des millénaires, ce qui m’empêche d’ailleurs de dormir depuis toutes ces années, les Rolling Stones, ça m’emmerde !! Et ce depuis le début !!!

Oh, mon Dieu ! Quel bien ça fait !! Ceci étant dit, les PAPER PLANE sont indéniablement de grands fans des Stones (pour mémoire, le sublime « Words » de leur précédent et 1er album, qui ressemblait au « Sympathy for the devil » du groupe Anglais sus-nommé…) mais fans aussi de cette pop 60’s psychée, remplie de solo de grattes qui n’en finissent jamais, à l’image du premier single tiré de ce « High and Oversexual », « THE HANDSHAKER » ou de « LOOK AT ME » avec une montée d’enfer et un solo digne du « Free Bird » de Lynyrd Skynyrd…

Et de plus, Cocorico, on est pas peu fiers de dire que ces gentils musiciens à chapeaux et chemises à jabot sont de Tours, mais ce n’est pas la raison pour laquelle « High and oversexual » a été déclaré album de la semaine ! Non ! La raison est parce qu’à l’heure où les journalistes bobos crient au génie en entendant l’album de Lou Doillon, de Melanie Laurent ou de Benjamin Biolay, on est en mesure de dire « Bordel ! Là, au moins ça joue, y’a des solos comme THE SWORD ou TOTO savent le faire ! Mais achetez vous des oreilles, ou un goût !!! »

Sèrieusement, 2ème album des Tourangeaux de THE PAPER PLANE, déjà un grand album pour un grand groupe qui va enterrer tout le reste ! Je m’avance un peu ?…peut-être mais j’assume !