THE PAPER PLANE « High and Oversexual »

THE PAPER PLANE « HIGH AND OVERSEXUAL » (TOURS, France) (Electric Ladyland records )

Alors, je vais enfin affirmer ce que je pense tout bas depuis des millénaires, ce qui m’empêche d’ailleurs de dormir depuis toutes ces années, les Rolling Stones, ça m’emmerde !! Et ce depuis le début !!!

Oh, mon Dieu ! Quel bien ça fait !! Ceci étant dit, les PAPER PLANE sont indéniablement de grands fans des Stones (pour mémoire, le sublime « Words » de leur précédent et 1er album, qui ressemblait au « Sympathy for the devil » du groupe Anglais sus-nommé…) mais fans aussi de cette pop 60’s psychée, remplie de solo de grattes qui n’en finissent jamais, à l’image du premier single tiré de ce « High and Oversexual », « THE HANDSHAKER » ou de « LOOK AT ME » avec une montée d’enfer et un solo digne du « Free Bird » de Lynyrd Skynyrd…

Et de plus, Cocorico, on est pas peu fiers de dire que ces gentils musiciens à chapeaux et chemises à jabot sont de Tours, mais ce n’est pas la raison pour laquelle « High and oversexual » a été déclaré album de la semaine ! Non ! La raison est parce qu’à l’heure où les journalistes bobos crient au génie en entendant l’album de Lou Doillon, de Melanie Laurent ou de Benjamin Biolay, on est en mesure de dire « Bordel ! Là, au moins ça joue, y’a des solos comme THE SWORD ou TOTO savent le faire ! Mais achetez vous des oreilles, ou un goût !!! »

Sèrieusement, 2ème album des Tourangeaux de THE PAPER PLANE, déjà un grand album pour un grand groupe qui va enterrer tout le reste ! Je m’avance un peu ?…peut-être mais j’assume !

CHAMPAGNE CHAMPAGNE – « SWINE ? MY BROTHER… » (Platinum records)

CHAMPAGNE CHAMPAGNE – « SWINE ? MY BROTHER… » (Platinum records)

Ce groupe nous vient d’une ville qui a la réputation d’être belle, SEATTLE dans l’Etat de Washington (en haut à gauche de la carte des USA, à la frontière Canadienne, pratiquement). Cette ville est surtout le plus gros vivier de la Planète en matière de groupes et d’artistes en tout genre, tout comme la ville voisine et jumelle, Portland.

A Seattle, Il y a les Seahawks au Foot, les Sonics au basket, les Mariners au Base-ball, CHAMPION au rayon hardcore, et là, il y a CHAMPAGNE CHAMPAGNE, au rayon RAP PUNK SHOEGAZE ! Shoegaze ? Kezako…mais si, ce genre de musique jouée par des mecs à mèches qui portent des converse et qui n’ont qu’une seule obsession (celui ou celle du fond qui vient de me dire « de savoir jouer »…1000 coups de fouets) c’est de jouer le plus fort possible, à la limite de la douleur pour les oreilles Humaines…

Ceci étant dit, CHAMPAGNE CHAMPAGNE est donc un groupe de Rap Punk Shoegaze composé de 3 allumés de la carafe, PEARL DRAGON, SIR THOMAS GRAY, et du producteur DJ GAJAMAGIK (qui a été le batteur et le fondateur du groupe de post hardcore THE BLOOD BROTHERS)et enregistre ce premier album.

Le LP de CHAMPAGNE CHAMPAGNE, dont la pochette a été réalisée par l’auteur de Beavis and Butthead, Mike Judge, est un album sombre, pessimiste, sale, et punk dans l’esprit, et dans le flow. « Swine ? my brother… » est d’une noirceur magnétique, presque envoutante, rappelant sans problème un autre fou, NECRO dans ce rap haineux et fataliste.

Rap annoncant la fin du monde imminente, et paradoxalement, donnant envie d’hurler et de boire des Coors en se disant que le monde part en couilles, mais que ça vaut le coup quand même !

Et un mec qui porte un T shirt d‘UGLY KID JOE ne peut que recevoir le plus grand des respects !

THE SWORD – Apocryphon – Razor & tie records

Après les sorties successives de tous les albums pitchfork possibles de la rentrée, on ne vous cache pas qu’on est à overdose -1. Par conséquent, c’est parfois à reculons qu’on pousse un disque dans la platine (au hasard le dernier Tame Impala). Quand on se réveille le matin en ayant envie de télécharger l’intégrale de Judas Priest, on se dit que bon, quand même, on a envie de crier quelque chose du genre de « Père Dodu j’en peux plus » mais en rapport avec la musique.

C’est là qu’on se rend compte que la vie est quand même parfois bien faite puisque c’est aujourd’hui qu’on met de côté tous les hipsters du monde entier pour un gros album de heavy metal.
Merci THE SWORD de sortir aujourd’hui votre 4e album: APOCRYPHON. (C’est même jouissif de l’écrire)

The Sword viennent du Texas (comme les Marked men, je dis ça comme ça), cet endroit de déglingos qui cuit sous le cagnard et où des hommes en pick-ups poussiéreux boivent de la Bud. C’est leur tournée en première partie de Metallica qui a contribué à les rendre célèbres, ils ont d’ailleurs fait partie des groupes programmés au Orion music festival à Atlantic City, le festival créé par Metallica. Sinon, ils ont sorti avant celui-là 3 albums sur l’excellent label Kemado records (le label de Saviours je dis juste ça comme ça), ou disons le clairement, ils ne sont jamais sorti du sillon cher à notre coeur du heavy metal stoner. Sur Apocryphon on a la joie de retrouver les vieux tricks old school de leur premier album Age of Winters, les gros breaks de batterie à la Bonham, du doom metal qui groove pour écouter à fond dans la Renault 21.

Les charmants garçons nous font même gré d’une intro de morceau électronique sur le dernier morceau Apocryphon, tiens donc, qui fait un peu l’effet d’une teinture ratée: c’est moche mais au bout de 2-3 jours on fera plus gaffe.

A noter la très jolie pochette (aussi baroque et occulte que les paroles de l’album) dessinée par J.H. Williams.

NB: Mettre l’ampli à 11.

Midnite Snaxxx « Midnite Snaxxx »

Alors que la presse française n’en finit plus de nous resservir des nouvelles vagues de trucs pas forcément pertinents (oui oui Lescop, on parle de toi), nous, à Béton, on reste les pieds dans la boue et le cul dans la bière avec le 1er disque des MIDNITE SNAXXX.

Ces 3 demoiselles (Dulcinea Gonzales, Tina Lucchesi & Renee Leal) ne sont pas françaises, mais d’Oakland, une des villes les plus craignos des États-Unis (avec Detroit) et font donc une musique à l’image des rues qu’elle traversent au volant de leur Lowrider: sale, bruyante et sévèrement burnée.

Ce disque convoque les plaisirs simples de la vie: La junkfood (la pochette parle d’elle-même) les Ramones (les morceaux font en moyenne moins de 2 minutes) et les vacances aux Caraïbes (la joie qui GERBE littéralement de chaque note)

Ajoutez à cela une vraie dégaine de badgirl et vous obtenez l »opération suivante: un morceau écouté = un fan de Lou Doillon au bûcher.

ARCHIVE – With Us Until You’re Dead

Nouveau disque et nouveau line-up, ARCHIVE transforme une bonne vieille règle bien connue en « on change souvent une équipe qui gagne ».
En faisant souvent tourner les membres du groupe, le noyau dur Darius Keeler et Danny Griffiths explore depuis bientôt 20 ans le trip-hop, le rock, l’électro, le hip-hop et emporte l’adhésion du public quasiment à chaque fois…

On les avait laissés avec deux albums sortis en 2009 (quelques mois d’intervalle) et issus de la même session d’enregistrement, Controlling Crowds et Controlling Crowds Part IV, ARCHIVE s’est donc à nouveau entouré de featurings d’horizons différents tels que Maria Q, Pollard Berrier, Rosko John – le MC de débuts – et la jeune et puissante Holly Martin.

C’est Wiped Out qui démarre les hostilités, déroulant un chant masculin hanté sur une rythmique trip-hop certes basique mais efficace. Après écoute des plages suivantes, l’on s’aperçoit que le collectif anglais n’a rien perdu de sa puissance mélodique et sonique.
Interlace accroche l’oreille rapidement, glissant vers nous à la manière d’une panthère, avec ce côté musique de film en plus.
Stick In My Heart est un titre qui fait se répéter un motif électro qui s’enchaine à Conflict pour former un diptyque là aussi efficace.
Puis Violently, le premier single, est donc l’occasion de présenter la nouvelle chanteuse intégrée au groupe, Holly Martin. Une voix soul très puissante qui se démarque des précédentes mais tire son épingle quand même.
Et puis la montée calme de Calm Down, beau passage avec orchestre, très cinématique, titre pour lequel va ma préférence.
Plus mainstream, Silent est également relativement agréable à l’écoute. C’est un chant lyrique qui est scandé durant le morceau.

ARCHIVE signe son retour avec un neuvième album varié, mêlant des morceaux sombres, mélancoliques et parfois cinématographiques à des titres plus accessibles, très orchestrés et emprunts de soul.
C’est plutôt une réussite !

Pas cette semaine… Mais des albums géniaux dans le Béton Frais : – Tous les lundi de 17h00 à 19h00 !!

Pas d’album de la semaine cette semaine !!

Sinon, écoutez le BETON FRAIS tous les lundis de 17H à 19H où la crème des crèmes des animateurs de Radio Béton vous présentent les formidables nouveautés qui intègrent les bacs de la radio !

WALL OF DEATH « MAIN OBSESSION » – Born Bad records

Il y en a eu tellement de groupes complètement chépers, ou perdus, ou fous. Les JEFFERSON AIRPLANE par exemple et leur chanteuse très jolie Grace Slick, qui consommait à outrance tous les psychotropes du système solaire parce qu’elle « était bi-polaire », ou les PINK FLOYD période « Live à Pompei » et leurs solos de batterie de 45 minutes. Pour quoi je vous parle de tout ça ? Parce WALL OF DEATH est un condensé de ceux là.

Dans la lignée de ce ce que peut offrir le label PAN EUROPEAN RECORDINGS (Aqua Nebula Oscillator, Kill For total peace, etc…), WALL OF DEATH évolue, ou plutôt survole dans cette pop psychée avec synthés démoniaques et montées (de speed ?) infernales !

Ces 3 allumés sont de paname et cet album qui sort sur notre label chouchou BORN BAD RECORDS contient que des morceaux planants, remplis d’une ambiance moite mais paradoxalement nébulaire, vous voyez ?

WALL OF DEATH, c’est de la pop fait par des punks, qui portent des T shirts GRATEFUL DEAD, mais qui rêvent chaque nuit de jouer avec RAM JAM. C’est ça aussi le pouvoir de WALL OF DEATH, cotoyer les Dieux, sans jamais trop les titiller, vous voyez ?

Formidable rejeton illégitime de l’accouplement incestueux entre les 2 formations psychopathes citées au tout début de cette chronique, « Main Obsession » est un voyage cosmique d’un autre temps ! Attention à la re-descente, l’addiction n’est pas loin !

PASSION PIT – Gossamer – French Kiss / Columbia

La légende veut que Michael Angelakos, leader de Passion Pit ait, pour la St Valentin, offert une K7 à sa petite amie. Mais pas une compile avec des chansons des autres, un disque avec des chansons à lui, pour elle. La copine, flattée, se serait empressée d’aller crâner auprès de ses amies leur montrant combien son cadeau à elle, sa collection de poésies pop défonçait leurs bouquets de roses un peu nuls. Et le succès aurait déferlé.

Le premier EP sorti en 2008, puis un album en 2009 qui les propulsa très très haut, Gossamer n’est donc que le 2e album pour Passion Pit. Le style est à rapprocher de la pop indie synthétique et adolescente de MGMT et M83, les thèmes évoqués et les ambiances déployées pour ce faire étant assez similaires: d’une, le chanteur narrateur a une voix entre-deux âges, entre l’homme et le falsetto vulnérable de l’homme enfant; de deux, on sent une propension à user et abuser des nappes synthétiques sucrées et des cloches empruntées aux succès FM 80s et 90s, évoquant le plaisir immédiat d’un hit radio et la torpeur des après-midi dans sa chambre scotché à son walkman.

La presse dit que Michael Angelakos est un peu tourmenté, voir carrément bipolaire, qu’il aurait viré la totalité de son groupe et la presse est contente de pouvoir associer des perles melodiques aussi claires à un cerveau si tristement malmené. Dans Gossamer il est question de frustration, d’amour et de tristesse et du fait que les choses sont jamais vraiment comme on les espérait. Et le tout chanté avec cet aigu dans la voix qui confère toute la fragilité du monde, l’honnêteté crue des sentiments et le premier degré de la pop.

« I caught you dancing quietly / It felt like being somebody else
Oh my friend, it seems like / Our love is too lovely for everyone else »

C’est un album pour les coeurs innocents, zero cynisme là-dedans. Oubliez le minimalisme et prenez des torrents, des oceans, des tartines et des tartines de choeurs, des piscines de miel, et tout ce qui dans la vie fait entrevoir la promesse de lendemains meilleurs.