VENTURA – We recruit

« Simply the best fucking band on earth » ! Ils ont de l’humour et de l’audace les trois suisses de Ventura pour afficher une telle devise sur leur myspace.

En même temps, quand ‘Sieur David Yow des Jesus Lizards décide de collaborer avec ce trio lausannois – dont le public devait compter à peu de chose près exclusivement des acharnés de rock expérimental suisse – il y a de quoi s’enflammer. Et sortir de l’anonymat de la nébuleuse musicale pour, par exemple, gravir l’échelon de l’album de la semaine sur Radio Béton.

Car si la formule ressemble à des milliers d’autres, ce trio lausannois ex-Shovel/Illford/Iscariote biberonné au rock indépendant américain du début des nineties a trouvé un équilibre jouissif dans ce deuxième opus : «  We Recruit ». Une déflagration riffique monumentale, alliant subtilité et pesanteur.

En guise d’ouverture : un sifflement, des bruits de porte et des pas qui s’éloignent… Sur lesquels viennent se coller une ligne de guitare mélancolique, qui tourne en rond, s’intensifie bientôt appuyée par la voix fluette du chanteur qui entonne une mélodique ritournelle pendant deux minutes d’ascension :“How close are we / To the collapse / Not far from the crash / brace for the impact”… Et l’impact a lieu. De plein fouet, le mur on se prend. Et c’est fou comme c’est bon un mur de plein fouet à la sauce Ventura. Peu importe les dents cassés, les nez déboités, les épaules démises… Plus rien ne compte que les guitares qui hurlent, la batterie qui te fait sauter partout en brassant l’air de tes bras munis de baguettes invisibles.

C’est parti pour (seulement) 35 minutes d’une « noise sans frime, pleine de mélodies, bourrée de trouvailles, d’humour, d’intelligence, de sarcasmes, de finesses, de parties en trois temps capables de faire (encore plus) rougir le Near Life Experience de Come, de superpositions showgazeuses de guitares à se tordre de bonheur, de hits punky d’une rare stupidité, de coups dans les dents, d’adoucissements et de re-coups dans les dents. » (merci Bil!).

Alors oui, dans un sens, quand tu écoutes cet album que l’excellent label African Tape a eu tellement raison d’éditer, Ventura est « Simply the best fucking band on earth » !

GONJ@$UFI

Sorti le 08 Mars chez Warp.

Sorti le 08 Mars chez Warp.

Il paraît que les oeuvres créées dans le désert offrent toujours une part de magie, de mystère, de folie, en l’occurence, ce n’est pas Gonjasufi qui vous fera penser le contraire. En effet, ce professeur de Yoga de L.A. passe l’essentiel de son temps dans le désert de Majove…

Ce qui frappe dès les premiers titres de « A Sufi & A Killer », c’est que la personnalité du créateur de cette musique (Sumach Ecks en l’occurrence), ne sera pas facile à définir. Une voix de la rue c’est certain, mais aussi une origine bien plus mystique.

Petit historique, donc, de la nouvelle coqueluche de Warp:
C’est début 2000, après avoir sorti quelques albums de rap sous son vrai nom, que Sumach est repéré par le jeune DJ et producteur californien Gaslamp Killer. Une rencontre qui scelle une collaboration avec la communauté musicale naissante de LA : Mainframe, Flying Lotus, AJDM… Cette rencontres d’esprits verra naître non seulement testament du classique Los Angeles de Flying Lotus, mais aussi A Sufi & A Killer, une délicate ode païenne dans laquelle le rock garage de SuzieQ ou des stooges fait place à des titres proches du boogie funk ou de l’electronica minimale.
Télescopage éhonté de genres et d’ambiances, A Killer And A Sufi est d’une richesse qui séduira n’importe quel fan de musique. Toutes les musiques du monde – du rock garage à la soul en passant par le blues, le grunge, le funk, la musique orientale (et la liste n’est pas exhaustive) – sont mises à contribution sur ce disque foncièrement Lo-Fi.

Résultat, un album un peu dingue au son hypnotique, sale et hors du temps qui reste homogène malgré tout, sans doute aussi grâce à la production rugueuse, mais rêveuse, de Mainframe et Flying Lotus.

MARVIN « HANGOVER THE TOP » (African Tape)

MARVIN « HANGOVER THE TOP » (African Tape)

La découverte des Montpellierains de MARVIN et leur mix punk-noise dansant, lors de la sortie de leur 1e album, fut une des excellentes surprises musicales de 2007.

Une sorte de secret pour initiés, tout d’abord réservée aux quelques centaines de fans avertis qui suivent l’évolution prolifique de la scène noise française mais qui a pris très vite pris de l’ampleur, au point d’apparaître comme une trajectoire fulgurante, dépassant le cadre confidentiel de l’underground DIY.

Les dates se sont transformées en tournées (en France puis dans toute l’Europe) convertissant de plus en plus d’adeptes à chaque étape (ceux qui étaient présents lors de leur passage à Aucard de Tours sous le petit chapiteau en 2008 s’en souviennent encore !).

Depuis, on jetait régulièrement un Å“il, de loin en loin, pour savoir ce qu’ils devenaient, guettant la prochaine étape locale et surtout, le prochain disque, espérant très fort une bombe et redoutant secrètement d’être déçu…

Puis il arrive enfin (3 ans !!!!) ce 2e album« Hangover The Top »Â , encore plus fort que dans nos rêves les plus fous !

La musique de Marvin s’est encore densifiée, les influences Krautrock, alliées à une utilisation intelligente du vocoder et des synthés vintage, accentuent l’effet hypnotique tandis que sans aucun complexe, le groupe s’offre même des incursions Metal épique comme on en trouvait dans nos jeux vidéos preferés sur Megadrive, le tout est servi par une production de folie (Miguel Constantino, le Steve Albini français ?).

Tout ceci, dans les mains de tacherons aurait pu mener à la catastrophe ,genre pudding trop épais, mais comme MARVIN à la classe et s’avère plus doué que la concurrence, l’album s’enfile d’une traite et transforme ton salon en boite de nuit punk noise déviante ! Pochette superbe en plus !

Rendez vous à Aucard le 11 juin !!!
(VAROSA)

www.myspace.com/marvinband

BRAIN DAMAGE – Burning before sunset

Sortie 15 mars 2010
En concert sur Aucard de Tours le 11 juin!!!

Nombreux sont ceux qui attendaient le retour de Brain Damage à ce dub massif et brut si caractéristique.

Sur leur 5 ème album Burning After Sunset, qui sortira chez les fidèles Jarring Effects, c’est en fait la quintessence de ce dub sombre qui nous est dévoilée.

Burning After Sunset, c’est le Dub ambiance chape de plomb. Lorsque le kick est appuyé et que le tempo s’accélère, on se dit que les premiers pas dubstep esquissés sur leur Spoken Dub Manifesto Vol 1. deviennent ici de vrais moteurs pour cet album à l’allure de cérémonie transcendantale.

Le duo basse batterie n’a jamais paru aussi minimal. Les nappes de claviers mystiques qui se juxtaposent avec la voix grave et magnifique du poète expérimental Black Sifichi (qu’on a déjà entendu chez le duo ou encore Ez3kiel par exemple) renforcent tout au long de cette album l’idée d’assister à une descente au centre de la Terre.

Magnifique!!

Boogers! « As Clean as possible »

As clean as possible (label AT(h)OME), à paraître le 15 mars

Chez lui, c’est le bordel organisé, comme l’indique le visuel de son album. Ce qui, musicalement parlant, est synonyme d’harmonie alchimique, de luxuriance ludique, d’impertinence mélodique, d’efficacité méthodique.

Homme-orchestre aux références insondables (Ramones, Beastie Boys, Weezer, The Streets…) et a priori inconciliables, Boogers prouve avec As clean as possible qu’on peut en faire le plus possible… proprement. Quand l’inconcevablement foutraque devient brillante réalisation démoniaque.

Que des tubes dans ce nouvel album, à decouvrir, à gagner et à ecouter cette semaine sur les ondes de Béton!

http://www.myspace.com/musicboogers

THE FINKIELKRAUTS « DISTANCE » (ANOTHER RECORDS)

THE FINKIELKRAUTS « DISTANCE » (ANOTHER RECORDS)

C’est une jolie histoire que je vais vous raconter : celle d’un groupe découvert au hasard d’internet via un clip bricolé rigolo.

Le nom du groupe était déjà rigolo, le titre aussi (COCKSUCKER NO BLUES prouvant que ces gens avait des references…), mais surtout, la chanson était excellente et intriguante.

Qui donc pouvait maîtriser aussi facilement les tricks de JOY DIVISION, CURE et PUBLIC IMAGE LIMITED en sonnant aussi frais ?

Réponse : 4 jeunes sorti de nulle part qui enregistrent 2 titres en aout 2008 comme une blague, histoire de s’occuper et qui se retrouve en un an et moins de concerts avec 3 propositions de labels et en train d’enregistrer leur 1e maxi 5 titres avec RUBIN STEINER.

Pas mal pour des types de moins de 20 ans, inconnus au bataillon, et, à ma connaissance, du jamais vu (du moins pas aussi vite) dans le coin ! Pour avoir sondé autour de moi, à ce point de l’histoire,

TOUT LE MONDE AIME THE FINKIELKRAUTS !

C’est aussi à ce moment, comme dans toutes les bonnes histoires qu’on flippe : le groupe sera en repos forcé pendant 6 mois pour cause de séjour à l’étranger d’un des membres. Arghhhhhhh ! Angoisse dans les lycées et les bars de la ville ! Le groupe resistera t’il ? Qui va sortir le disque ? les reverra t’on à nouveau en concert ? Quand est-ce qu’il sort ce putain de disque ?????????

Réponse : oui / ANOTHER RECORDS / oui ! Le 8 février 2010 ouf !!!!

Donc, enfin je tiens ce superbe 5 titres dans les mains. En plus de faire de la bonne musique, ils ont bon goût en visuels et la pochette en témoigne (ainsi que le format bizarre)

Musicalement, la mixture post-punk fonctionne toujours aussi bien, le titres déjà connus bénéficient du rodage sur scène ( COCKSUCKER NO BLUES ) tandis que, grâce à une production excellente, on retrouve le caractère urgent des premiers enregistrements (la grosse basse ronde en avant, on a revisé son JAH WOBBLE ..) allié à des atmosphères presque shoegaze qui font évoluer les morceaux beaucoup plus loin (LOVER SONG, WRITING A SONG) et sonner l’ensemble comme du shoegaze lo-fi pour chaîne hi-fi (ou du gros son pour ghetto blaster ?)

C’est à la fois minimaliste et atmosphérique, travaillé et spontané, sombre et enthousiasmant. Ca me fait aussi penser au « primary colors » de THE HORRORS dans l’idée, en plus remuant.

Autre gros atout du groupe, c’est la voix ! Une voix qui ferait penser à un Ian Curtis plus ironique que déprimé et qui s’adapte autant au contemplatif WRITING A SONG qu’au speedé TECHNOCRAT qui conclue ce (trop court) EP.

J’ai plus de qualificatifs en réserve pour parler de ce disque… Disons qu’en 3 ans de Radio Béton, ça doit être le truc le plus fort que j’ai entendu venant de chez nous.

5 titres, 5 tubes.

Je prie juste qu’il y’ait une suite histoire de ne pas devenir fou en écoutant 5 titres en boucle pendant les 10 prochaines années… (VAROSA)
[
http://www.myspace.com/thefinkielkrauts-> http://www.myspace.com/thefinkielkrauts]
http://www.another-record.com/fr/

FOUR TET : THERE IS LOVE IN YOU (Domino/Pias)

– Kieran Hebden hypnotise totalement pour une Å“uvre surpuissante et rare !!!

  Douze ans maintenant que, sous le pseudo de Four Tet, Kieran donne au fur et à mesure une cohérence artistique qui force le respect, mais aussi détourne les codes de la musique pour en faire des Å“uvres futuristes et sensorielles (les albums avec le batteur Steve Reid).

  Au début, il s’amusait avec grande intelligence de mélanger le breakbeat et le jazz, avec la précision de l’électronica (le manifeste du genre : ROUNDS). Depuis son Ep « Ringer », Kieran Hebden vire maintenant dans la House-music tendance analogique et hypnotique. En 2009, dans l’Underground le plus total, il collabora avec le fantomatique Burial pour un maxi (Moth) limpide et tout en profondeur.

  « There Is love in You » pourrait faire office d’une suite du maxi, avec des détails de production et une écriture fine et délicate. Synthés claquant avec une ambiance totalement House (Sing) ; le morceau culte qui détient un break très prenant, sous une voix sexy & lascive (Love cry) ; la folktronica douce qui finit sur un dancefloor (This Unfolds) … sans oublier les travaux sur les cut’s des voix.

  Simplement un nouveau chef d’Å“uvre pour Four Tet, et qui a déjà gagné sa place dans l’intemporalité.

http://www.myspace.com/fourtetkieranhebden

htp://www.dominorecordco.com/artists/four-tet/

THEE MYSTERIOUS ASTHMATIC AVENGER – From Texas to Tyrol 1992 – 2002

YOdoleiihiiii!
Le célèbre et néanmoins mystérieux Asthmatic Avenger est de retour !!
Euthanasie Records a eu l’excellente idée de réaliser une « Anthologie » du meilleur One Man yodeler punk Band.
Cette anthologie comprend les plus grands collectors du vengeur masqué, le premier EP, le 10″, quelques démos, une cassette d’apprentissage du yodel par le maître lui-même et finie par le live très furieux de 25 minutes enregistré lors des 24 heures du Punk de 2002.
Rajoute un badge, un poster, une tournée, le Cowpunx go Zombie Revue en compagnie de Sheriff Perkins, Wasted Pido et compagnie et tu as le disque incontournable de la semaine.

EUTHANASIE RECORDS
THEE MYSTERIOUS ASTHMATIC AVENGER

LIVE HINT versus EZ3kiel : Collision Tour 2009

Déjà, la première approche est frontale : un amoncellement imposant d’instruments de tous genres et d’amplis de toutes tailles patiemment disposés sur une scène de concert. L’installation, qui est certes imposante (mais compacte) présage déjà des similitudes avec le contenu sonore qu’on imagine dense, puissant, lourd, bruitiste… Et la première écoute n’en démord pas ! Des enceintes sort un son épais, inqualifiable, aux frontières de l’électro et de la noise indus et avec des mélodies puissantes. Les responsables de cette déflagration sonore ? Les angevins Hint et les tourangeaux EZ3kiel pardi ! Hint, c’est l’une des formations majeures du rock indépendant, expérimental et instrumental des années 1990. Leur musique polymorphe et libre, basée sur une rythmique exceptionnelle et portée par des musiciens souvent multi-instrumentistes, est souvent apparue comme résolument avant-gardiste et iconoclaste. En face, les tourangeaux EZ3kiel, défricheurs de sons électroniques, confirment encore leur volonté de prendre un tournant plus rock, au-delà du cloisonnement des genres.

Résultat enthousiasment d’une rencontre commune, (lors de la 10ème édition du festival de Jarring Effects, le Riddim Collision), il ressort de cet enregistrement « live » une sorte de western qui aurait déraillé, porté par des vocaux déchirés et angoissants. Un peu comme si Unsane rencontrait Pink Floyd, Ennio Morricone rencontrait Mogwaï, Nine Inch Nails rencontrait Godspeed you! Black Emperor. De ce concert qui se voulait unique, une dizaine de dates se sont imposées naturellement, tant les 2 groupes ont apprécié cette collaboration.

Le Collision Tour sort ce 16 novembre en DVD et en CD et contient douze morceaux joués sur les scènes de Saint Etienne et d’Angers où les deux formations revisitèrent à l’unisson une partie de leur discographie respective. L’occasion de redécouvrir Hint et certains de leurs titres emblématiques comme le joyau « 100% White Puzzle » qui ouvre le concert, l’explosif « Eyes in Axis » ou encore « Mr Investigator ». Coté Ez3kiel, « Wagma », « The Wedding » ou encore « Volfoni’s Revenge » se voient revisités par les guitares flamboyantes de ce super band éphémère. A noter également que sur la partie DVD, sont disponibles les coulisses de cette tournée hors norme, des clips d’époque et des archives du groupe angevin.

Hint vs EZ3kiel – Mr Investigator from Jarring Effects on Vimeo.

THE DICTAPHONE – EP

Après à peine un an d’existence, The Dictaphone sort son premier disque (vinyl 7″ svp) sur l’irréprochable label canadien Sweet Rot Records.
L’histoire de The Dictaphone n’est pas du tout un bon exemple pour les écoles de rock (sisi y en a). Il s’est contenté de créer une page myspace, de faire quelques « add friend » et puis de laisser prendre la sauce.

Bon, ce serait vraiment trop simple (et surement inédit) si il n’avait pas mis de morceaux sur cette page. Ces morceaux il les a travaillé tout seul, dans sa grotte tourangelle, un coup à la batterie (on l’y a vu chez les feu Fingertips ou Toddi Wellman), un autre à la guitare, aux claviers, aux effets, au chant, … Et quels morceaux!! Les 6 morceaux qu’on trouve sur ce 45 tours sont des tueries postpunk noise malsaines et groovy à la fois. Les voix se déforment sous les potards des effets, les dissonances sont la règle, la répétition et la batterie nous hypnotisent. Un mélange de shalalala et de Brainbombs. Le label cite A.H. Kraken et Love Tan (groupes dont il a sorti un 45t aussi), on pourrait ajouter sans se tromper 2 belles références, The Intelligence ou encore The Country Teasers.

The Dictaphone est productif, il y a une tripotée de morceaux prêts à se faire presser. Sweet Rot a apparemment eu du mal a choisir puisqu’il en a mis 3 par face à la vitesse 33t/mn pour en caser le plus possible.
On attend donc la suite du conte de fée à la BO la plus cramée en se passant en boucle ce 45T qu’on peut trouver sur diverses distro ( par exemple) et sur Tours, à Béton ou à divers concerts de bonne musique.

http://www.myspace.com/thedictaphonedictaphone
http://www.myspace.com/sweetrotrecords