KING CANNIBAL : Let the night roar (Ninja Tune)

KING CANNIBAL : Let the night roar (Ninja Tune/Pias)

  Cannibal Holocaust!!!

  Nous sommes dans une ère apocalyptique, ou tous les coups sont permis dans cette nuit sauvage. C’est l’esprit qui découle du premier véritable coup de poing de King Cannibal, alias Zilla, alias Dylan Richards. Un Anglais qui préfère refléter les pulsions des rues sombres des quartiers de Londres que de sortir des fleurs … ou alors des fleurs du mal.

  Découvert il y a deux ans sur ses mix-tapes (A friendly game of chess) et la V/A « Watch & repeat play » sur le label Warp, King Cannibal a réussi à développer des structures et des textures sonores malsaines, mais d’une précision fascinante. Ici nous sommes sur un terrain qui fait une synthèse entre la Drum’n’Bass cyberpunk (The Untitled ; le très sombre « Aragami style » aux basses furieuses) ; le Dubstep tendance Techno-Dub (So…embrace the minimum) ; le Dancehall brutal & rugueux (Dirt ft Daddy Freddy) et l’indus-Dub (Onwards Vultures).

  Réalisé dans un contexte de violence sous toutes ses formes (le titre de l’album est inspiré d’une phrase de Jim Jones), King Cannibal arrive à donner une angoisse assez palpable et réalise le chainon parfait entre Amon Tobin & Photek (voir parfois Martyn ou Two Fingers).

  « Let the night roar » est le disque de tout vos cauchemars. Maintenant tu flippes !!!

http://www.myspace.com/kingcannibal
Buy Here : http://www.boomkat.com/artist.cfm?a=17291

ROCK STRIPS

Et cette semaine, l’album de la semaine est…une BD !!!

ROCK STRIPS (Vincent Brunner et collectif d’auteurs)
(Edition Flammarion – Parution 23 sept 2009)

La couverture inspirée de Crumbs donne tout de suite le ton, le nom de l’album, lui, ne laisse planer aucun doute. Ou comment résumer une épopée d’un demi siècle en 30 groupes et artistes par 30 références de la bande-dessinée française.

Vincent Brunner s’y atèle et se risque à raconter les grands noms du Rock associés aux planches d’auteurs. Car risques il y a. Celui de se voir pourfendre par les aficionados du Rock’n Roll, celui de se
faire épingler par les Punks, celui de se retrouver crucifié par les adeptes de la New-Wave, celui de se faire enfumer par les Psychédéliques, celui d’être fouetté par les Hard-Rockeurs et surtout …. le risque de déclencher une vague de réclamations sans précédent pour tous ceux qui n’apparaissent pas dans ce livre.

L’exercice était donc difficile, mais il a été réalisé avec succès, retraçant en 2 pages le parcours d’un artiste, rappelant les événements essentiels avec tout juste ce qu’il faut d’anecdotes. Il nous évite également ce ton très technique et professoral utilisé par ces experts du Rock qu’ont tout vu qu’ont tout fait.

Le résultat est donc là, plus ou moins bon en fonction des auteurs, à qui sont réservées de 4 à 6 planches, mais surtout plus que moins. Les dessinateurs, au gré de ce que leur a inspiré leur sujet racontent l’histoire d’un groupe, une rencontre, un fait ou plongent dans l’abstrait, à l’image de Ruppert & Mulot et leur vision d’un Elvis Presley s’étouffant dans son vomi, du graphisme fouillé de Killoffer/Led Zeppelin ou de Jochen Gerner/Pixies.

On reconnaît les fans inconditionnels tels J.C Menu/Sex Pistols, Tanquerelle/Iggy Pop, Thiriet/Captain Beefheart, Olivier Josso/The Clash et ceux qui en font une fable poétique à l’instar de celle de Nylso/New Order au trait chargé et du stylé épuré de Li-An/Pink Floyd, tranchant avec la narration plus classique de Riad Sattouf/Metallica, Appollo & Brüno/AC-DC, Stéphane Oiry/Johnny Thunders, Serge Clerc/Stranglers, Guillaume Bouzard aussi looser que son célèbre Plageman qui raconte sa découverte de Nirvana et Luz qui conclut ce recueil par l’amitié qu’il entretient avec James Murphy, leader de LCD Sound System.

De la même manière qu’on pourrait se poser la question sur l’oubli de tel ou tel groupe, on remarquera l’absence d’un Larcenet qu’on sait grand auditeur de Hard-Core américain et auteur de multiples pochettes de disques et d’affiches.

Enfin, c’est le leader d’un groupe français, Mathias Malzieu de Dionysos, qui pond la préface, très bonne introduction à ce livre sur le Rock … anglo-saxon.

Que Vincent Brunner soit ici remercié par les Bétonneux avides de ce genre d’opuscules, pédagogique et divertissant, sur un thème qui leur est cher. On replonge le nez dans sa discothèque, on dépoussière sa platine et on écoute en image.

Cédric

Vous voulez en savoir plus ?
Retrouvez Vincent Brunner en direct sur le 93.6 fm ou sur le www.radiobeton.com lundi 28 septembre à 13h (rediffusions le mercredi 30 sept. à 9h et le vendredi 2 oct. à 17h).
Pléthore d’infos ici www.rockstrips.com

Pépé Bradock : Confiote de Bits – remix collection (BBE / La Baleine)

– Retour en Double CD du maître de la House-Music, celle qui ouvre l’âme sur le groove et regarde le passé pour mieux l’arranger vers le futur.

  Pépé Bradock (Julien Auger) est un artiste et producteur humble, modeste et respectueux du milieu de la « House-Nation » comme on en a peu en France. Les premières sorties discographiques arrivent en plein essor de la « French-Touch », avec surtout, des fabuleux classiques Funky-House (« Un pépé en or », en 1997, et sous le pseudo Trankilou le maxi « Escalope de Dingue »), ou hypnotisme Deep-House d’after (Deep Burn en 1999 ou Life en 2000). A côté, une myriade de remix, que le label Anglais à bien eu l’idée de compiler, avec l’accord de l’auteur.

  Ce qui frappe dans les remixes proposé, c’est la clarté, la frappe et l’acuité du son. Un son riche et chaud, directement influencé par la House & le Garage de New-York des 90’s. Une vraie cohérence qui évolue d’année en année (certains remixes ont plus de 10 ans).

  Synonyme d’une époque, le morceau de Cheek joue les folles années de la House « a la Frenchy » alors que la sensualité Deep & précieuse de Charles Webster joue l’introspection. L’atmosphérique morceau de Roy Ayers ou le sobre remix de Cesaria Evora marque le respect dans le cÅ“ur. Mais les morceaux qui fascine autant qu’ils font danser sont le « Bouncy » et étrange morceau de Panash (avec Jackson) ; le bluffant et ultra-funky à gros volume de Iz & Diz ; l’Afro & groovy Block16 ou les plus récents et précieux tuerie de Pete Namlook & International Pony.

  Aujourd’hui, Pépé Bradock propose avec son label Atavisme une vision surnaturelle et singulière de la House-Music. Et, tout simplement, il fait partie du cercle des producteurs donnant à l’âme « black » toute sa splendeur, avec Theo Parrish ou Moodymann !! MASTERPIECE

Chose rare :
PP BRADOCK sera en DJ-Set avec :

 TODD TERJE (Norvège)

 PILOOSKI (Rough Trade)

 DIRTY SOUND-SYSTEM

Au Social Club / 142, rue montmartre / 75002 Paris

Réservation sur :
http://www.digitick.com/d-i-r-t-y-todd-terje-pepe-bradock-soiree-electro-le-social-club-paris-29-aout-2009-css4-digitick-pg101-ri274796.html

Et une sublime chronique (en VO) du dernier maxi de mister PP :

http://www.residentadvisor.net/review-view.aspx?id=6416

FUCKED UP « The Chemistry Of Common Life » (Matador)

Celui là, on a bien failli passer à côté ! A sa sortie, je l’attendais avec impatience, intrigué par des gens de confiance me recommandant ce groupe de Toronto au nom si enjoué. Et puis ne le voyant pas arriver et emporté par le flux de nouveauté, j’avais zappé… Bref, le voici enfin et tant mieux ! Soyons clair, un des albums de l’année, clairement !

Assez incroyablement, on a vraiment l’impression d’entendre une vieille K7…Vous savez, celle où quand vous enregistriez un nouvel album, il restait encore les traces sur la bande de l’enregistrement précedent, en fond… Et bien là, on dirait qu’on a enregistré un skeud de hardcore de Poison Idea (la voix bien rauque de Pink Eyes) sur une ancienne K7 d’un groupe indie psyché… Ce qui donne une lutte insensé entre 2 groupes sur le même disque…

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Ce disque n’a pas de tube, n’est même pas forcèment agréable d’écoute, mais une force inconnue vous pousse à le remettre en boucle sur votre platine. Gros son, grosse voix, grosse batterie (élement qui cimente un semblant de cohésion) mêlé à des envolés psychés de claviers chelous, les morceaux vous explosent à la gueule et vous retiennent par un groove tordu et des petits arrangements bien vicieux qui vous vrillent le cerveau.
Je sais que c’est un cliché, mais pour le coup, ça s’impose vraiment : à écouter très fort ! On a jamais aussi bien enregistré la folie et la schizophrénie !

A visiter absolument : le site du groupe qui propose régulièrement des playlist, mixtapes et pleins de trucs marrants ! En bonus, un titre écouter pour vous rendre compte du cataclysme !!!!! (Varosa)

http://lookingforgold.blogspot.com
http://www.myspace.com/epicsinminutes

HINT « 93-99 » (Jarring Effect)

HINT « 93-99 » (Jarring Effect)

Hint… Diantre, on était sans nouvelle discographique d’eux depuis 10 ans (si on occulte la bande originale du livre « La cité Nymphale », roman de Stéphane Beauverger sortien novembre 2006 avec le CD « Phago-Cité ») et du coup, bien que le groupe ait régulièrement fait des concerts de ci de là , on avait fini par les oublier quelque peu.

Pourtant, le duo angevin (trio si comme eux, on considère leur ingé son comme 3e membre du groupe au titre de « metteur en son ») a su s’imposer comme l’un des leaders d’une scène noise à l’époque florissante (Bastard, Sleepers…) avant de vaquer à d’autres projets (La Phaze, Fragile…)

C’est donc avec surprise et joie qu’on accueille la sortie par JARRING EFFECT de cette double compil commémorative sobrement intitulée « 93-99« . Une fois n’est pas coutume, commençons par la fin : Pour fêter ses 10 ans, le label Jarring Effect, décide de faire se rencontrer Hint & Ez3kiel dans le cadre de la 10e édition de leur festival « Riddim Collision« . La sauce prend si bien que les 2 groupes, fusionnant pour l’occasion, partent en tournée ensemble pour une dizine de dates (dont le 13 juin à Aucard !!!). Et du coup, la réédition de l’oeuvre du groupe, aujourd’hui difficilement chopable, s’avérait indispensable.

Cette double compil, donc ? Le premier cd est une compilation sous forme de « best of » des 3 albums du groupes (100% White Puzzle, Dys- et Wu-Wei) le cd2 regroupant raretés ‘(les ttitrers avec Portobello Bones, les reprises de Unsane tirées du split avec ces derniers, live, démos…).

La surprise, c’est que l’ensemble a très bien vieilli. N’ayant qu’un souvenir lointain de cette époque et cette scène, j’avoue que la perspective d’affronter ce mélange de rythme lancinant/ambiant et de breaks, mélangées à des guitares lourdes (noise/indus ?) et des touches free jazz/ethniques me semblait une entreprise propice à la migraine… Point de migraine mais une grosse claque : tout d’abord, le son n’a pas vieilli et sonne encore, preuve de l’avance du groupe dans ce domaine. A tel point qu’on comprend l’influence qu’ a eu le groupe sur une grosse partie de la scène electro-dub française (et auprès de JARRING EFFECT) : demandez à EZ3KIEL ce qu’ils écoutaient en boucle quand ils faisaient encore de la fusion ? (d’ailleurs si vous avez les démos…). En ce sens cette rencontre/fusion apparait réellement évidente et cette compil revêt un rôle de maillon « historique » entre deux scènes (noise 90’s & elctro dub 00’s).

Si je suis pas fan du fait que les morceaux ne soient pas présentés dans l’ordre chronologique, je dois avouer que ce choix contribue à faire ressortir à la fois l’homogéneité du groupe (l’écoute se fait naturellement sans qu’une période ne sonne plus datée qu’une autre) et également la diversité des styles explorées. Par contre, je regrette vraiment le manque de texte dans ce digipack : pas de petit historique, photo ou autre. On peut également regretter qu’il n’yait qu’UN titre live (surtout vu la qualité du son et de la presta qui laisse penser que la scène était vraiment le terrain du groupe) qui donne envie de retrouver l’enregistrement complet du concert. Ah oui, plus perso : le graphiste et moi avons définitivement pas les mêmes gouts…

Sinon, c’est vraiment le disque indispensable pour (re)découvrir le groupe et un son qui a influencé plus qu’on ne le croit l’ensemble de la scène électro-dub française. En ce sens, JARRING EFFECT a su payer son hommage avec classe . A noter que la tournée HINT/EZ3KIEL passe et termine à AUCARD de Tours le 13 juin et qu’un DVD sera édité à l’issue de la tournée. Je verrais bien une reprise des Portobello Bones à Tours…. je dis ça, je dis rien…(Varosa)

http://www.myspace.com/hintfansite
http://jarringeffects.net

HOLGER ZILSKE : Holz (Playhouse / Module)

Dans la musique électronique, tout est question d’assemblage et de cohérence. Une remise en question permanent pour les producteurs, entre le fait de ne pas tomber dans le facile avec des « patterns » sans saveur et l’excitation de sortir des sonorités ambitieuse avec des textures mouvantes et riches. Le label Perlon par exemple est une excellente écurie sur le domaine de l’expérimentation au service du Dancefloor. Et, pour ce qui nous intéresse en ce moment, le label Playhouse, crée en 1993 par Heiko M/S/O & Ata.

Un grand retour pour ce label qui avait eu une baisse de tension artistique les trois dernières années. Chose réparé avec Holger Zilske (moitié de Smash TV) découvert avec le furieux et étrange « The Bees » sur la V/A « Famous when dead 6 ». Ce qui frappe à l’écoute c’est la sensation que porte chaque sons, à la fois clair ; précis ; brut et fluide. Chaque morceau respire et se perd jamais dans la folie des grandeurs. Il passe par les influences Detroit-Dub, assez exemplaire (Druckraum) ; le funk ludique et lubrique (Mes yeux) ; la Deep-minimal House souple et mental (Olho Gordo). Il n’oublie pas d’incorporer des morceaux plus calme, en forme de pop déviante et riche (To them to me) ou dans le cadre d’un esprit plus étrange et hypnotique (Golden).

D’une infinie richesse et qui impressionne encore plus au casque, Holger Zilske frappe fort et réalise simplement un véritable coup de maitre.

http://www.myspace.com/zilskeholger
http://www.deezer.com/fr/autuori-dave-dk-holger-zilske/battle-n13-autuori-vs-dave-dk-holger-zilske-A69254.html

THE INTELLIGENCE – Crepuscule with Pacman

The Intelligence est un groupe déjà culte. Formé en 99, ce groupe originaire de Seattle est une des figures de prou d’un vaste mouvement qui mêle punk, no wave, pop et noise dans un esprit DIY/garage poussé à l’extrème. Ce qui en fait un groupe culte c’est surtout Lars Finberg, le principal compositeur et génie du quatuor. Il a le don pour faire sonner ses claviers et guitares cheap comme personne. Avec une apparente nonchalance il pond des morceaux à la pelle, à la foi tordus, joyeux, tarés, groovy, pop, rugueux et complètement entêtant… Ultra prolifique, The Intelligence nous habituent à 3, 4 sorties de disques par an, de l’obscure 45t. aux albums plus largement distribués. Leur quatrième album et première sortie sur le label français Born Bad Records a été enregistré à l’arrache sur un 4 pistes cassette dans un salon. Crepuscule With Pacman est une excellente démonstration du talent de The Intelligence à rendre la combinaison sauvage et brute de guitares dissonantes, de claviers malades et de chants possédés planant très haut, complètement addictive.

A venir d’ici très peu, un nouvel album (déjà ?) sur In The Red Records et une énorme tournée européenne qui les mènera notamment jusqu’à Tours pour le prochain festival Aucard de Tours en juin. Wooouh !!
http://www.myspace.com/theworldisadrag

CROSSING THE RUBICON (Guerilla Asso)

1e album surprise en provenance de Paris. Tellement récent qu’on a pas encore d’info précise (à part qu’un membre de JETSEX s’y commettrait…), c’est d’autant plus étonnant que la maitrise du sujet sur ce coup d’essai est impressionnante !

Imaginez une base stoner bien lourde ayant la patate du punk hardcore classique, enrichi de passages noisy, certes courts, mais d’autant plus efficace, le tout mené par une voix qui fait inévitablement penser à THE BRONX. Voix qui d’ailleurs emmène l’album vers lers sommets, en parvenant à trouver sa place et emmener les morceaux sans jamais faiblir.

Oui, c’est ça ! le chanteur de THE BRONX qui ferait un groupe avec les types d’AKIMBO. C’est redoutable d’efficacité, compact et cohérent.

Passé une intro (courte) nourrie de sons psychés, les morceaux s’enchaînent, toujours bons, toujours relancés par des breaks de folie et un gimmick imparable à chaque fois (refrains (« Dynamo« ), riffs (tous ?), pont de basse bien saturés (yeah !), solos 80’s même (« A Smile« ) ! diantre) et parvient à passionner sans lasser (en variant les rythmes pour plus d’impact et de dyanmique) , ce qui est quand même très fort.

Pas de tubes à dégager particulièrement, mais pas de morceau faible. Si tu aimes un morceau, tu aimeras tout, pas de souci.

Du coté des (petits) bémols, on aurait aimé que la très belle pochette dépliante bénéficie d’une qualité de papier supérieure pour mieux rendre et que les paroles y soient intégré. C’est histoire de dire, parce que sinon, c’est le sans faute et fait de CROSSING THE RUBICON digne de rivaliser avec ses modèles US ! Album de la semaine donc !

DJ KOZE : Reincarnations The remix chapter 2001-2009

DJ KOZE : Reincarnations – The remix chapter 2001-2009 (Get Physical /
La Baleine)

Une collection en forme de rêve parfait par un des producteurs
électronique le plus talentueux de cette décennie !

Si vous écoutez de la Techno depuis la fin des 90’s, le nom de DJ
Koze vous dit surement quelque chose, et il y a des chances que ses
morceaux vous aient bercés en clubs ou chez vous, tout simplement.

Stefan Kozalla possède une touche unique dans la scène électronique, à la fois expérimental et Ambiant (Adolf Noise) ou sous le nom de DJ Koze ( l’adorable & profond morceau « I want to sleep », qui a reçu les honneurs de bon nombre de Dj’s en 2008 ) et, içi, en forme de remixeur pour un bon nombre d’artistes.

Le travail fluide & dépouillé sur les textures, les voix, et
l’hyper-profondeur des morceaux reposent sur la souplesse et surtout
l’effet très sexe qui en découle ( Naked de Koze vs Sid le Rock ); le
psychédélisme frapadingue ( Atlas de Battles ); l’étrangeté futuriste (
Mango Cookie de Sascha Funke ); ou la post-pop très personnel (Elementary lover de Matthew Dear ).

A côté, des exercices de style en forme de Deep-House baléaric et French-Touch ( Minimal de M.Aguayo ); House des premiers amours ( H. Voss ) et funky, sans concession ( Malaria! ).

Un moment formidable, réalisé comme un album et d’une grande
cohérence, d’un artiste qui trace son chemin sans se soucier des modes
et transcende littéralement le remix.

PS : Vous retrouverez dimanche dans l’émission « Electrons Libres » ( 23h ) une spéciale sur DJ Koze avec un mix réalisé il y quelques semaines au club Indigo (Istanbul) , et qui durera toute la nuit. Et le site Resident Advisor propose en podcast ( inscription gratuite ) son mix.

http://www.residentadvisor.net
http://www.myspace.com/djkozeakaadolfnoise
http://fairtilizer.com/users/charles1

NLF3 – Ride on a brand new time

Depuis la sortie du EP Echotropic, qui a bercé notre été 2008, nous attendions avec impatience ce nouvel et 4eme album de NLF3. Ce trio s’est formé autour des 2 frères F.Lor et Don Nino, par ailleurs fondateurs du fameux label Prohibited Records à qui l’on doit des albums de Prohibition (projet précédent des 2 frères), Don Nino, Heliogabale, Purr, Pregnant, Herman Düne, … Créateurs d’imaginaires sonores, ils excellent dans l’art du ciné concert et se sont faits un nom notamment grâce à la mise en musique du film d’Eisenstein « Que Viva Mexico« .

Instrumental, On a ride … » le dernier album de NLF3 inspire la rêverie et le voyage sur une musique hybride tout à fait inclassable. La profusion de sons peine à nous faire croire qu’ils ne sont que 3. Autour d’une formation basse, batterie, guitare/clavier et munis de quelques percussions, leur science des boucles leur permet de passer d’un instrument à l’autre, de travailler les textures jusqu’à créer des effets qu’on croirait électroniques. Les influences de ce groupe semblent infinies, le rythme totalement hypnotique de cet album convoque les maîtres de l’Afrobeat, du Tropicalisme ou du Krautrock. En live, leur musique enfin incarnée relève de la transe. Les douces voix aigues se confrontent au magma sonore et provoquent une confusion des sens digne d’une dérive psychédélique.

NLF3 parvient à imposer une nouvelle musique. Une musique d’explorateur qui nous emmène au coeur d’une jungle tour à tour humide (Shaadonga Falls), mystique (Oxala mon amour), luxuriante (Bird no birds), puissante (Hurricane). On ne sait où se situer sur le globe, sommes nous sous les tropiques d’Afrique ou du Brésil? Parfois on s’imagine dans une jungle polaire (Stellar Subkingdom).

nico