En Juillet 2025, on est très largement en droit de se demander si, à tout hasard, on n’aurait pas écouté tous les punks.
Synthétique, minimaliste, peroxydé, politisé, hardcore, afro, garage, glitch (insérer n’importe quel sous-genre de votre choix) : rendons-nous à l’évidence, tous les dérivatifs de la fureur primale émergée au mitan des 70’s ont été explorés. Il n’y aura peut-être plus de grande révolution dans ce genre brutal, populaire et exaltant.
On pourrait se dire que c’est pour le mieux : par nos oreilles matures, on peut jouir de certitudes claires sur ce qui filera droit au cœur et rejeter sans perdre de temps des disques dont on sent en une fraction de secondes qu’ils s’agiteront loin de nos cordes sensibles.
Ici, il se pourrait qu’on en pince souvent pour des disques tranchants, maximalistes et tortueux. Vicieux, même, déviants, sans aucun doute. C’était typiquement le cas de l’incroyable album de Straw Man Army, qu’on vous avait présenté dans ce même format en décembre dernier.
Soyez donc bien sûr.e.s qu’il n’aura fallu que quelques bribes du tube “Hot Real Estate”, croisé au détour d’une bandcampade chanceuse, pour savoir que les Ecossais.e.s de Water Machine allaient être un groupe crucial de notre été.
Ce nouveau groupe de Glasgow met cette virtuosité punk au service d’une (no-)pop claire et aiguisée, quelque part entre les titans souterrains de The World (“Park Highs”) et les crève-coeurs d’En Attendant Ana (“River”). À ce petit patrimoine déjà foutraque, iels soudent des références éclatées au quatre coins du spectre, de la furie des Beastie Boys (“Junction”) à des folkoreries hantées de ce côté (“Jimmy’s Waltz”) ou de l’autre (“Hando”) de l’Atlantique.
Cet album “God Park” n’est rien de moins qu’une bonbonnière piégée, dans laquelle chaque nouvelle piste révèle un parfum sucré mais étrange, terriblement entêtant. Sous un faux air de simplicité, voir de légereté se développe-là un des disques les plus riches de l’été.
Ecourtons : on veut passer le mois d’Août qui vient à s’envoyer des crèmes glacées en écoutant “Tiffany”, à rider la ville avec l’autoradio qui beugle “Dog Park”.
On veut bondir dans tous les coins au rythme de ces bangers élastiques, et de manière plus personnelle, retourner le studio de votre radio préférée chaque matin, chaque midi et chaque soir. Donc évidemment : Album de la Semaine.
Achetez vous en une copie – et prenez-en une pour nous au passage – juste ici : https://watermachine.bandcamp.com/album/god-park