LE PRINCE HARRY – Be Your Own Enemy

3ème album du groupe Le Prince Harry, une sortie attendue pour ceux qui connaissent déjà la formation Belge, une découverte à faire d’urgence pour tout le reste du monde.

L’urgence, c’est ce qui caractérise le son du duo. Ils font du Synth-Punk, autrement dit, du post-punk synthétique. Le groupe use ses boîtes à rythmes, assomme ses synthés, et se saigne les doigts sur les guitares et ça va vite, très vite. Il le faut, parce que la fin est proche, et les liégeois de manière objective nous l’affirment dès le deuxième titre: All Is Lost.

C’est industriel, acide, violent, réaliste. Tout ce précite, un reflet du malaise ambiant, angoissant de ce début de deuxième millénaire. Pas le temps de niaiser, il faut régler ça vite et bien.

 

 

Faire ressortir un, deux ou trois titres de cet album serait lui manquer de respect tant tout est efficace.

Une sortie du label franco-belge Teenage Menopause mérite toujours une écoute attentive tant son catalogue est de qualité avec des groupes comme Go!Zilla, Catholic Spray, Jessica 93, JC Satan, Jack Of Heart ou encore Violence Conjugale.
L’occasion de faire un bond en 2015 avec l’une des sorties du label, celle du split entre Duchess Says et Le Prince Harry et cet excellent titre:

 

La pochette de Be Your Own Enemy mérite aussi une attention particulière. C’est Elzo Durt s’en charge, graphiste maître du collage psychédélique, D.A du label Teenage Menopause, à qui l’on doit aussi approximativement les trois quarts des pochettes du label Born Bar record. Ici, On se croirait dans un cabinet de curiosité avec des faces d’anatomies disloquées, un côté rétro-futuriste avec la présence d’éléments bioniques. En parfaite avec adéquation avec la vision post-apocalyptique de l’homme que propose Le Prince Harry.

 

Le Prince Harry

Be Your Own Enemy

Sortie le 29.03.2019

 

 

BRAIN DAMAGE – Combat Dub 4 Revisited

Cette année, ce sont les 20 Ans de Brain Damage. Et Martin Nathan ne se contente pas de souffler quelque bougies dans son coin, non, il nous offre un album de remix aux petits oignons !

Depuis 1999, le génie fou de Martin Nathan explore le monde sonore et nous partage ses expérimentations en sillonnant les routes de la planète. Brain Damage, avec une poignée d’autres, ont façonné ce à quoi ressemble aujourd’hui le dub. Et depuis 20 ans, il s’en est fait des amis, à qui il a ouvert au remix l’intégralité de sa collection.

Combat Dub 4 Revisited est le 4e opus opus de la série Combat Dub chez Jarring Effect, compilations réunissaient des tracks remixées par les acteurs de la scène dub mondiale du moment, commencé conjointement par Brain Damage et Fedayi Pacha.

Sur ce disque, on y trouve les noms de tous les acteurs du dub et de la culture sound system : Vibronics, Alpha Steppa, Stand High Patrol, Fedayi Pacha, Zenzile, Zion Train, Dub Invaders, OBF, Dub Addict… et on se rappelle alors que le paysage du dub est riche d’une grande famille.

Sur les 14 titres que composent cet album, on navigue dans tous les styles du dub et on apprécie retrouver les voix que l’on connaît bien : Horace Andy, Harrison Stafford, Sir Jean, Tena Stelin… Et chaque titre est un réel mélange entre la patte Brain Damage et l’artiste qui le remix.

 

Nos titres préférés :

Youts Dub : 1er titre qui pose l’ambiance, extrait de l’excellent album Walk The Walk, revisité par les italiens Moa Anbessa, qui en font une magnifique version

Fyah Dem extrait du même opus, remixé magistralement par un des pionniers du Dub Uk, Vibronics

Pray fi di youths : remixé par les vétérans de Zion Train, qui ont fêté leur 30 ans il y a peu, du roots à la basse bien énervée, également issu de Walk the Walk (décidemment!)

Royal Salute : un chant guerrier, hommage de Sir Jean aux Rubadub Soldiers, repris efficacement par Culture Dub Sound.

Shake Up : réinventé par Dub Invaders, un stepper aussi envahissant qu’une armée d’aliens survoltés hurlant « Violence everywhere » (un titre qu’on retrouvait sur High Damage, le projet commun d’High Tone et Brain Damage).

 

Du Dub rien que du Dub, Roots, Digital, Steppa, Ethno ou Electro, puissant du début à la fin…

From Bogotá to New-York, from London to Guadalajara, from Kingston to St Etienne …


From 1999 to 2019…


Happy birthday … dubwise ! »

 

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THE PSYCHOTIC MONKS – Private Meaning First

Il existe de rares groupes qui vous saisissent, vous happent, jusqu’à vous emmener au plus profond de ce que vous pouvez être. The Psychotic Monks en est certainement l’un des exemples les plus probants.

Le quatuor fait paraître ce vendredi 29 Mars son deuxième album Private Meaning First. Telle la Bande Originale d’un monde où tout va à vau-l’eau, nous faisons face à 9 titres repartis en 2 chapitres et un épilogue. Les quatre parisiens nous englobe dans une douceur apaisante pour mieux nous confronter à une désillusion contemporaine. Une dualité entre pulsion vie et pulsion de mort. A travers une énergie jouissive, progressive, envoutante voire chamanique, cet album est un véritable exutoire nous permettant d’appréhender de manière plus paisible le monde qui nous entoure.

Nous pourrions évoquer diverses étiquettes musicales pour définir le style des Psychotic Monks , tels que Post-Rock, Post-Punk, Noise, Garage encore Stoner tant tous ces styles s’entremêlent dans les structures de leurs morceaux. Ce qui les caractérise le mieux est peut-être « Musique contemplative nihiliste »

Private Meaning First paraît chez Vicious Circle, une très belle signature pour le label Bordelais qui ne cesse de nourrir son catalogue de très belle sélection artistique. L’on y retrouve entre autres Lysistrata, It It Anita, Mansfiel.TYA, Troy Von Balthazar, etc… Un label que nous vous conseillerons vivement de suivre par cette occasion.

 

The Psychotic Monks
Private Meaning First

Sortie le 29 Mars 2019 chez Vicious Circle

CHAI – PUNK

La sortie de leur premier album fut plutôt discrète en Europe malgré sa qualité indéniable et son édition par le label anglais pourtant émérite Heavenly Records, mais il n’en est rien concernant ce second effort.

Formé officiellement en 2012, CHAI est composé de quatre amies issues de Nagoya au Japon. Après deux EP parus respectivement en 2015 puis 2017, elles sortent, d’abord sur le label japonais Otemoyan Record leur premier album fin 2017 avant d’être éditer par le label Burger Records aux Etats Unis et Heavenly Records pour l’Europe fin 2018.

La faute aux différences culturelles entre les sociétés japonaise et occidentale peut être, la faute à ce contre quoi elles se dressent, surement. Qu’importe, aujourd’hui le trou semble fait et on voit mal ce qui pourrait stopper l’ascension de la formation tant l’efficacité et la fraicheur de leurs compositions laissent pantois.

Baptisé PUNK, ce second album ne l’est pas tant dans son approche musicale que dans les valeurs qu’il défend, mais finalement le punk n’a-t-il jamais été autre chose ? Ainsi, c’est une petite dizaine de pépites power/garage pop que CHAI nous distillent sur cet album, proposant tantôt une énergie ravageuse (Choose Go!; Great Job; This is Chai) mais sachant également nous embarquer dans des mélodies pop irrésistibles (I’m Me; Fashionista).

Mais cet album tient aussi son importance dans le message qu’il porte, humblement, d’émancipation aux dictates patriarcaux, d’empowerment et d’acceptation de soi.

Cyniques, passez votre chemin, il n’est ici question que de positivité, et lorsque elle est communiquée avec tant d’enthousiasme, difficile d’y résister.

MUTHONI DRUMMER QUEEN – She

Juste après le 8 Mars et la journée internationale des droits des femmes, ça nous fait bien plaisir de vous présenter cet album grrrrrr power afro-pop d’une artiste engagée et à l’énergie débordante !

Cette artiste c’est Muthoni Ndonga, aka Muthoni Drummer Queen, une des étoiles montantes du la scène Kenyaise. Percutionniste, productrice, rappeuse, elle vient tout juste de sortir son 3e album : « She » (2e album enregistré avec ses acolytes beat-makers suisses de GR & Hook!)

Un album aux multiples facettes, notamment par les genres musicaux qui le traversent qui vont du rock, au hip-hop en passant par des élans de ragga, rnb et la bass music. Mais aussi par sa thématique autour de la femme, des femmes. En effet, chaque titre est un portrait de femmes. Des femmes « héroïnes ordinaires » du Kenya. Une réfugiée, une copine qui rêve d’ouvrir un salon de coiffure, une médecin qui lutte contre le gouvernement et la déliquescence de l’hôpital, … Un album que l’on dit être hommage au « The Message » de Grandmaster Flash.

Muthoni Drummer Queen est à l’aise dans ton les styles et étonne autant par son flow de rappeuse que par ses envolées soul et sa rage de rockeuse et c’est pour ça que cet albul « She » plaira au plus grand nombre.

« She », un album féminin autant que féministe à découvrir toute cette semaine sur les ondes de Béton !

Et si vous avez loupé son show aux Transmusicales de Rennes en décembre 2018, on vous conseille fortement d’aller regarder ses prochaines dates de concert !

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The Claypool Lennon Delirium – South Of Reality

Vous étiez peut être passé à côté de leur premier album Monolith Of Phobos (2016) ou d’un EP sorti l’année suivante et constitué uniquement de reprises de classiques du genre : Lime And Limpid Green (2017). Ce 22 février, The Claypool Lennon Delirium sortait son deuxième album South Of Reality.

Formé de Les Claypool, bassiste émérite du groupe Primus, et de Sean Lennon, digne héritier de John Lennon et Yoko Ono, The Claypool Lennon Delirium est la réunion de deux barjots que le destin a bien fait de réunir. En sortant ce second album, composé et mixé en seulement deux mois dans le studio perso du bassiste, le Rancho Relaxo, ils arborent fièrement la descendance de la musique psychédélique et progressive telle qu’on pouvait la penser dans les années 60/70. South Of Reality est l’enfant immaculé de Pink Floyd, des Beatles et de King Crimson à la fois.

Avec Les Claypool à l’enregistrement et au mixage, en plus de jouer de la quatre cordes comme un furieux, et Sean Lennon qui n’a plus à prouver qu’il a au moins autant de talent que son père, on risque d’avoir le meilleur album de psyché/prog de l’année. Les pistes s’enchaînent dans l’imaginaire absurde de ces deux tarés, combinant lignes de basse à couper le souffle et parties de chant pour le moins oniriques, créant une grande fable psychédélique de presque 48 minutes. Le clip du morceau Blood And Rockets: Movement I, Saga of Jack Parsons – Movement II, Too The Moon illustre bien l’univers du duo. On y voit un tas de collage complètement perchés, pleins de couleurs et de symboles, témoignant bien que les deux musiciens sont partis dans des sphères très lointaines de la Terre.

Le disque est sorti chez ATO Records, où on pouvait déjà y voir les galettes de Primus et de King Gizzard & The Lizard Wizard.

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CROCODILES – Love is here

C’est en 2008 que Brandon Welchez et Charles Rowell décident de monter Crocodiles ! Depuis les deux californiens que l’on disait héritiers de The Jesus and Mary Chain ont écumé les scènes du monde entier et enregistré plusieurs albums.

Après deux albums chez Fat Possum records, deux albums chez French Kiss et deux albums chez Zoo Music, ils sont de retour en 2019, avec ce 7e album « Love is Here (The End is Near) » qui sort sur le label Strasbourgeois de Deaf Rock records !

Les deux acolytes nous présentent ici une pop noisy aux influences post-punks et californiennes, un savant mélange dont eux seuls ont le secret !

Dès le premier titre, Crocodiles nous montrent qu’ils ne sont pas là pour rigoler : il font nous parler d’amour, ou plutôt de la fin de l’amour, du chaos planétaire, et il nous en parlent avec guitares fuzz sursaturée, distorsion et réverb’ à fond ! Nuclear love nous plonge donc direct dans un disque qui tabasse des têtes et puis c’est l’enchaînement de tubes : « Wait until tomoroow », « Rats d’Amour », « Voyeur under glass » et le titre éponyme de l’album « Love is Here (The End is Near) » qui accélère le rythme en fin d’album.

Juste une petite tuerie qu’il est bon d’écouter en boucle jusqu’à ce que mort sans suive !

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UTRO – First Album

On y voit une vieille photo en noir et blanc, quelques bâtiments, rien d’extravagant mais on remarque vite que tout est vide. Volets fermés, salon déserté, c’est comme ça que l’on peut ressentir ce qu’Utro a à nous offrir. Rien de bien gai sans pour autant être malveillant, une musique sombre qui n’est pas sans rappeler le post-punk des Joy Division. Un album d’une trentaine de minutes qui oscille entre incantations amères, lignes de basse furieuses, ambiance pesante quasi constante et chant en russe. On n’en sort pas intact, mais on en redemande, comme une catharsis, comme si First Album purgeait toutes nos idées noires.

 

 

Le premier album du groupe russe s’offre un renouveau avec Talitres, label bordelais, qui lance une série limitée à 292 exemplaires vinyles le 15 janvier dernier. L’album sortit initialement en 2010 vient compléter la collection du label qui avait édité le troisième d’album d’Utro en 2017 et réédité leur deuxième en 2015. Une réédition en cassette avait également vu le jour au début de l’année 2018 mais déjà en rupture de stock.

 

 

Vladislav Parshin, que l’on voit chez Motorama (leur dernier album Many Nights avait été beaucoup défendu sur nos ondes il y a quelques semaines) a formé le groupe en 2010. Avec certes moins de succès que cet autre projet, Utro reste actuel et enchaîne plusieurs dates en France et en Russie principalement.

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Label Talitres

Finlay Shakespeare – Domestic Economy (eMego)

Énergie communicative pour renaissance Underground.

C’est avec un certain étonnement que le début d’année s’annonce plutôt Pop de la part d’un label culte de la musique savante et le plus contemporain : eMego. Crée par Peter Rehberg en 1996, la structure a donné corps au plus bel des albums Pop de notre époque (Endless Summer de Fennesz en 2001) et à d’autres rhizomes avant-gardistes (Mark Fell ; Russell Haswell …). Natif de Bristol, Finlay Shakespeare est un solitaire qui crée et invente à sa manière une vision du One-Man Band, avec machines synthétiques et modulaires. Exemple :

L’Anglais arrive de loin, sa musique Synth-Pop aussi. Avec un background musical assez hors du temps et hors des modes, Domestic Economy est une fabrique D.I.Y ou la Pop Synthétique se crame avec le 80’s de Cabaret Voltaire, le Swayzak  (période Dirty Dancing) et la voix de Talk Talk. Une création instinctive qui illustre bien qu’il est possible de prendre en compte ses influences sans en donner une pale copie. En ce sens, son premier album ressemble à l’énergie de LCD Soundsystem, via un côté épique et fédérateur … sauf qu’il est tout seul. Domestic Economy n’est pas nihiliste, et ne demande qu’à être compris.

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ENDLESS DIVE – Falltime

Attention, Tenez vous bien à votre chapka et installez vous dans un transat tout en attendant l’apparition d’aurore boréale. Un nouvel album de Post Rock est née !

Endless Dive groupe Belge de Tournai viennent de sortir leurs premier album “ Falltime” Après un EP sorti en 2016 est déjà bien reçu grâce à notamment des morceaux aboutis qui ne tombaient pas dans les défauts que l’on peut trouver dans cette esthétique.

Ceci étant dit, Plongeons nous un peu plus dans les profondeurs de ce premier album :

Commençons par le moment rabat joie, prenez le temps d’écouter “Falltime” comme un album et non pas 10 singles. Le Post Rock prend aussi son sens dans le file conducteur qu’il peut créer.

Maintenant que c’est dit faites ce que je dis mais pas ce que je m’apprête à faire.

Car pour l’exercice je ne vais pas disséquer les 10 morceaux mais seulement les trois qui m’auront le plus touchés.

 

Misadventure

Au final il n’y pas grand chose à dire, juste à écouter. J’ai toujours cherché dans ce style cette impression de voyage, qu’il y a un début et une fin. Bref je me perds. Et je pense que c’est le but. Pour le moment c’est le morceau que j’apprécie le plus. Je laisse encore cet album le pouvoir de me faire changer d’avis.

 

Outgrown, Pt. 1

Un morceau court oui ! Un peu d’électro même qui donne un côté trip hop, comme un interlude, avant une deuxième partie de morceau plus puissante qui me rappelle de manière lointaine certains riffs que j’ai pu énormément apprécié dans le Nu Métal des années 90.

 

Stoky 335

Un format plus “radio”, qui aurait pu rendre ce morceau trop accessible mais non au contraire une sorte de complexité et de tension en ressort à certains moments, moments vite résolu par une sorte de force se dégagent des moments plus violents. Un titre qui sera intéressant à voir en live. Dur de renouveler un style déjà riche en groupe extrêmement doués. Mais ce morceau est encore une preuve que le Post Rock n’a pas fini de s’enrichir et ce pour mon plus grand bonheur.

 

Endless Dive, 1er Album “Falltime”

En concert Au Campus le 7 Mars !